Un proverbe wolof enseigne que la course au plafond se termine forcément. Sinon, c’est quoi ? Le vide. Un peu comme la fuite en avant. Vers quoi ? Vers l’incertitude, l’incompréhensible, l’incompréhension.
Aller vite en besogne ou être le loup qui précède le troupeau à l’étable. En cela, les Mauritaniens sont spécialistes. Tout dire sans rien dire, en avalant quelques mots et en ravalant d’autres.
Après Ben Ali hrab (Ben Ali a fui), Compaoré a fui. Après vingt-sept ans de pouvoir. Sans rien vouloir entendre. Sans rien vouloir voir. Sans rien vouloir comprendre.
La routine guide le monde. Emmanuel Kant, grand philosophe allemand, disait, lui, que c’était l’habitude. Pas moins que ça, pour la Mauritanie d’aujourd’hui. C’est vraiment la routine. L’habitude, les mêmes rituels.
Les affaires. Pas celles qui rapportent beaucoup d’argent. Pas être ni un homme ni une femme d’affaires. En Mauritanie, cela n’a pas la même signification qu’ailleurs.
Encore une fois, si nos oreilles rapetissent, de jour en jour, c’est que, chaque jour, ces oreilles-là qui deviendront des oreillettes entendent quelque chose d’extraordinairement nouveau.