Le mammouth va-t-il enfin bouger ? Notre inénarrable Ministère de l’Education Nationale (MEN) ouvre, en tout cas, l’œil et secoue ses poils. Est-ce l’effet de la houlette de son nouveau cornac, le calme, réservé, accessible mais, aussi, ferme et déterminé Isselmou ould Sidi El-Moctar ould Lehbib, ou des piques de sa coriace secrétaire générale, Khadijetou mint Ahmed ould Doua ? Sinon, les deux de concert ? Toujours est-il que la rentrée 2016/2017 s’annonce meilleure que les précédentes.

Le ministre a, tout d’abord, remis, à la disposition des DREN, plusieurs enseignants (professeurs et instituteurs) pistonnés à se tourner les pouces, en diverses directions du ministère, alors que l’école souffre d’un cruel manque d’enseignants. D’autres, nommés, à tort ou à raison, conseillers pédagogiques – il y en a plus de trois cents ! – ont également été réassignés à la craie.

De son côté, madame Khadijetou ould Doua a lancé, crescendo ce mois de Septembre, de multiples activités liées, conjoncture oblige, à la rentrée des classes 2016/2017, et, à plus long terme, au rehaussement du niveau des élèves. Mercredi 21, elle était à l’ouverture d’un atelier regroupant tous les directeurs centraux et régionaux de son département. On y a diagnostiqué, en deux journées intenses de travail, les problèmes du secteur, chaque participant présentant l’état des lieux de son domaine spécifique de supervision.

Le lendemain, la secrétaire générale inaugurait un nouveau collège à Idini, dans la moughataa de Wad Naga (Trarza). Un établissement construit par la fondation Rahma que présidait feu Ahmedou ould Mohamed ould Abdel Aziz. L’inamovible dame était accompagnée du hakem et du maire de Wad Naga, tous deux aux côtés de Badr ould Mohamed ould Abdel Aziz, actuel président de Rahma et frère aîné de son défunt prédécesseur, tandis que messieurs Ngaîdé Alassane, conseiller chargé de la coopération ; Béchir Kabbady, conseiller chargé du patrimoine et de la maintenance ; et Waly ould Nagim, directeur du patrimoine et de la maintenance ; composaient le staff de madame la SG. Ledit collège est composé de six salles de classe, six latrines et un bloc administratif.

Khadijetou ne cesse de multiplier les réunions, longues et studieuses, avec les cadres de son département, dans le but d’apporter, au système éducatif, l’oxygène qui lui manque terriblement. La dame de fer du MEN, dont l’abnégation et la disponibilité au travail ne font l’ombre d’aucun doute, a-t-elle mis au point une feuille de route pour le lancement d’un projet enfin fiable de redressement du système éducatif mauritanien ? Certains observateurs l’avancent. Le pourcentage d’enseignants présents, lundi, à l’ouverture des classes, sera un premier test… avant les résultats des examens, au mois de Juin.

 

                                      Fouad Maham