Lundi 16 novembre s’est tenu à Nouakchott le colloque sur la présidence mauritanienne de l’Union Africaine organisé par l’Association Mauritanienne pour le Sahel (ou quelque chose comme ça). Le jour suivant, des extraits de la  communication du président de cette association, suivis de séquences attribuées à un invité malien dont le nom n’a pas été cité par le présentateur du journal de 14 heures Yedali Hassen, ont été diffusés sur Radio Mauritanie.

Ce qui a attiré l’attention c’est  l’expression utilisée par l’ancien diplomate Ahmed Baba Ould Ahmed Miske  qui a parlé de l’élection de la Mauritanie à la tête de l’Union Africaine alors que la présidence de l’UA n’est pas élective.

Cette nuance ne doit pas échapper à une personnalité de ce rang. Sinon pourquoi jouer sur les mots ? La présidence est tournante. Et la Mauritanie l’a obtenue comme s’il s’agissait de poster une lettre, souligne un journaliste de Radio France Internationale commentant l’événement à son époque. Et de préciser que la présidence en 2014 revenait à l’un des pays du Maghreb Arabe : L’Egypte putschiste de Al Sissi est suspendue, la Libye est en guerre, le président algérien est malade, le tunisien Moncef El Marzoughi est plutôt préoccupé par la situation interne de son pays qui amorce une transition risquée.

En 2015, elle devait revenir à l’un des pays de l’Afrique Centrale. Et c’est le Zimbabwéen  Robert Mugabé qui a remplacé en douceur le mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.

On peut dresser le bilan d’un mandat que l’on veut sans vote de son chef à la tête de l’UA en restant fidèle avec les événements.

Toujours selon Ahmed Baba, la présidence mauritanienne de l’UA fut d’une extrême importance pour les jeunes et les femmes. Pas en Afrique mais au pays du million de poètes : ‘’Création du Haut Conseil de la Jeunesse …et forte représentation des femmes au sein du gouvernement.’’ Le parcours d’un humain n’est jamais parfait. Evaluer la présidence mauritanienne de l’UA  ou de n’importe quel autre Etat suppose des hauts et des bas. Des points forts et des points faibles. Des réussites et des échecs. Mais que le tout nous soit livré en rose et sur un plateau d’or renvoie à des connexions tendancieuses qui visent plus à bourrer les crânes qu’à éclairer l’opinion.

Le président sortant de l’UA était attendu aussi sur la guerre en Libye, le conflit au nord du Mali, la crise en Centre Afrique, au pays du lac Tchad (Nigéria-Cameroun-Niger-Tchad), au Congo Démocratique, Au Sahara Occidental. Jugeons plutôt sur les actes.

Moustapha O/ Bechir