Mauritanie : vive inquiétude au sujet des finances publiques

25 August, 2019 - 17:21

Trois (3) semaines après l’investiture d’un nouveau président de la République, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, élu le 22 juin 2019 et qui a  pris le relais de son ami de 40 ans, Mohamed ould Abdel Aziz le 01 août dernier, l’opinion mauritanienne nourrit un débat  intense sur la situation des finances publiques.
Tension passagère de trésorerie, caisses de l’Etat à sec  ou  simples rumeurs malveillantes visant à écorner davantage l’image du régime précédent,  les versions fusent de partout en dehors d’une explication officielle.
Un silence en dépit duquel les développements les plus récents de l’actualité peuvent aider à décrypter en partie la situation réelle.

Ainsi, cette semaine « la Banque Centrale de Mauritanie (BCM) a lancé deux (2) appels  d’offres pour un emprunt de 13 milliards d’anciennes ouguiyas.
L’institution a publié deux (2) annonces distinctes à l’intention des banques commerciales. La première consistant à emprunter 800 millions de  nouvelles ouguiyas (8 milliards d’anciennes ouguiyas) et la seconde 500 millions  nouvelles ouguiyas (5 milliards d’anciennes ouguiyas », selon la presse locale.
Au plan factuel, cette nouvelle porte sur une opération de vente de bons du trésor public.
Ce qui n’empêche pas  un opposant de tirer sur la sonnette d’alarme: « nous empruntons à tour de bras parce que les caisses de l’Etat sont vides. Elles sont vides parce qu’on les a vidées. Il est temps que ca s’arrête. Et il faut rendre au peuple  l’argent qu’on lui a volé jusqu’au dernier centime. Sinon cela va se poursuivre indéfiniment ».
Mais pour un autre, « il s’agit d’une opération de routine. La logique voudrait qu’on consulte l’historique des émissions de bons du trésor sur le site d’institution pour vérifier l’exceptionnalité de l’opération. Il faut laisser  la BCM dérouler tranquillement sa politique monétaire ».
Dans ce débat, quel sens faut-il donner à la décision du gouvernement, qui a payé les salaires des travailleurs du secteur public par une légère anticipation, dès le vendredi 23 août, c'est-à-dire près d’une semaine avant l’échéance habituelle ? «Une mesure spéciale, contre toute attente, qui vise à faire taire toutes les supputations  », note le site  d’informations en ligne « le calame.info».

             Cheikh Sidya, correspondant à Nouakchott

     Source : 360 Afrique