SNIM : production "quasiment à l'arrêt", le débrayage se poursuit

18 March, 2018 - 01:23

La production dans la mine de fer de la Société nationale industrielle et minière (Snim) de Zouerate, était vendredi "quasiment à l'arrêt" après le licenciement d'un leader syndical, a-t-on appris de source syndicale. La Snim connaît depuis mercredi 14 mars courant à 16 heures, une paralysie partielle de sa production suite à un débrayage entamé par les travailleurs de la mine.
Ce mouvement de grogne fait suite à  la mutation à Nouadhibou du président du bureau des travailleurs de la mine, le syndicaliste, Sidina ould Sidi Mohamed. Ce dernier a été licencié après son refus de rejoindre son poste. Ses collègues, en guise de protestation contre le renvoi de leur collègue qu’ils jugent arbitraire ont entamé un débrayage.
L’un des leaders de la grève de soixante-trois (63) jours en 2015, Sidina aurait été reçu par le chef du département mines lui signifiant qu’il sera muté au chemin du fer (500) avec résidence à Nouadhibou, indique la source. Mais après cette rencontre, Sidina aurait reçu sa lettre de mutation, dans laquelle il découvre qu’il n’est pas muté au poste précité mais plutôt au service 277 (Télécoms Nouadhibou), précise la même source, ajoutant que le concerné a, sur le coup, rejeté cette décision. Après ce refus, l’employeur l’a licencié. Les mines de fer sont un secteur clé de l'économie nationale mauritanienne.
"Le débrayage qui a conduit à un quasi arrêt de la production dans la mine a été décidé par les mineurs en protestation contre le licenciement d'un conducteur d'engin qui n'a pas accepté une affectation illégale", a déclaré le secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM) Mohamed Ould Abdallahi dit Nahah.
"Les mineurs exigent l'annulation de la décision de réaffectation de leur collègue Sidina Ould Kherchef", sans quoi le mouvement, qui a démarré mercredi, "pourrait s'aggraver", a-t-il ajouté.
Ould Kherchef, qui dirige une mutuelle de mineurs à Zouerate, avait joué un rôle moteur dans la grève de neuf semaines qui avait paralysé la production de la société en 2015, selon ses proches. 
La SNIM refuse tout dialogue avec ses employés en grève avant le retour au travail, signifiant «  l’illégalité du mouvement de grève » et réaffirmant sa détermination à persévérer dans sa position. La société serait disposée à s’asseoir autour de la table des négociations pour résoudre le cas du travailleur licencié à la condition que les employés reprennent leur travail, afin que le cas soit examiné dans des conditions normales.
Pendant ce temps la SNIM a dû prendre certaines mesures pour faire face au débrayage.
Elle a fait appel à d’anciens ouvriers partis à la retraite et qui ont une expérience dans la conduite des engins miniers, en plus de la décision de confier des tâches à certains employés de la société pour faire face au déficit consécutif au mouvement de grève.
Le chauffeur qui avait été muté à Nouadhibou a refusé de rejoindre son nouveau poste, arguant que la mesure était coercitive, et destinée, selon lui, à l’éloigner de la scène syndicale à laquelle il appartient, une assertion démentie par la société.