Football : Controverse autour du transfert de Yali Mohamed Dellahi

14 July, 2016 - 02:45

Ça pourrait être le feuilleton de l’été. Le milieu défensif des Mourabitounes est au centre d’une grosse controverse. Lié au FC Tevragh Zeïna jusqu’en 2017, Dellahi a récemment signé un contrat de deux saisons avec le FC Nouadhibou. Contestant ce transfert et ne s’avouant pas vaincu, le FC Tevragh Zeïna   entend faire prévaloir ses droits. La chaude patate a été refilée à la FFRIM. Avec un hic de taille : le transfert de Dellahi, de l’ASC Garde au FC Tevragh Zeïna, la prolongation de son contrat pour deux saisons et son départ chez les Orange portent les griffes de l’ancien et de l’actuel  secrétaires généraux de la FFRIM qui devront bien trouver de superbes parades, pour sortir cet imbroglio.

La fermeté reste de mise, chez le champion en titre de Mauritanie. « Nous adoptons une position de principe et de fermeté ». Moussa ould Khaïri, son président, trace le film des événements : « Ce joueur s’est engagé, en 2014, au sein de notre club et son contrat n’a jamais souffert d’aucune ambigüité. En 2015, il a procédé à son renouvellement, pour deux saisons supplémentaires. Ces deux actes ont été dument établis et légalisés, auprès du secrétaire général de la FFRIM, et en portent les sceaux, tant de l’ancien que de l’actuel. En outre, le joueur en question et son formateur [Hassan Kamara, NDR] y ont aussi apposé leurs paraphes. De l’argent a été perçu. La FFRIM doit prendre ses responsabilités. On ne peut pas signer un document et, du jour au lendemain, le rendre illégal, en invoquant des subterfuges ».

Relativement aux supputations sur l’âge du joueur, le président du FC TVZ clarifie : « Nous faisons très attention. Nous nous remettons au règlement de la FFRIM, voté à l’unanimité, notamment en ses articles 30, 31 et 32, du reste explicites, relativement aux dispositions contractuelles et à l’âge du joueur ». Moussa ould Khaïri croit en la bonne foi de la FFRIM : « Nous avons bon espoir que le droit soit dit. Nous sommes confiants et sereins, forts du contrat, dûment établi avec ce joueur, et de la copie du chèque encaissé. Notre engagement réciproque n’est pas verbal. Nous disons, tout haut, que le joueur a bien signé un accord écrit, tout comme son formateur. A Tevragh Zeïna, nous sommes soucieux des droits dus aux entités formatrices, conformément à la réglementation de la FIFA ».

Fort de « son bon droit », le président du FC Tevragh Zeïna marque sa surprise : « Nous sommes étonnés de voir le FC Nouadhibou faire fi de toute galanterie et ne pas saisir, officiellement, le FC TVZ, comme la logique et le bon sens l’auraient voulu. Ils ont été induits en erreur. Pourtant, il y a un ballet incessant de joueurs qui souhaitent s’enrôler chez nous. Notre leitmotiv est la lettre de libération du club. Nous ne voulons pas heurter les susceptibilités des uns et des autres et préconisons, toujours, le rapprochement, le respect mutuel et la saine concurrence, entre les clubs. Il faudrait que les gens soient considérés et respectés, pour le travail entrepris et les moyens déployés. On ne doit pas marcher sur la dignité des individus. Educateurs, nous devons, de surcroît, toujours montrer le bon exemple. La morale doit passer avant les intérêts. On doit éviter d’embarquer les jeunes dans des affaires fort embarrassantes. Aussi invitons-nous certains à se ressaisir », plaide-t-il.

Pour Moussa Ould Khaïri, « il n’y a pas d’équivoque. Chacun peut interpréter les textes en sa faveur. D’aucuns laissent entendre que les textes de la FIFA priment sur ceux de la FFRIM, quand il y a un flou. Mais, dans ce contentieux, les dispositions contractuelles sont clairement définies. Il n’y a rien à comparer. Nous avons des positions de principe. Nous n’évoluons pas dans ce milieu pour y chercher des problèmes. D’autres nous en posent, c’est regrettable. Notre seul souci est de faire bouger les choses […] Il y a des règles de conduite auxquelles chacun doit se tenir, pour s’attacher les services d’un joueur, du reste protégé, par la FFRIM, à travers la commission du statut du joueur ».

Moussa Ould Khaïri ne manque de souligner l’apport du FC TVZ, dans le cursus de son sociétaire, ironisant sur l’arguent d’un « mineur qui perçoit des sous » : « Nous avons sorti ce joueur de l’ombre, en contribuant à son épanouissement et à sa notoriété. Aujourd’hui, c’est un cadre de l’équipe nationale. A son arrivée de l’ASC Garde, voici deux ans, c’était un inconnu. Le staff technique a déployé des efforts immenses, pour le mettre en avant, et des sommes colossales ont été mises en jeu. Ce qui aurait aiguisé les appétits des clubs espagnols, me dit-on ».

Peu avant de rejoindre le FC Nouadhibou, Delalhi a exprimé, lors d’un entretien téléphonique avec Moussa Ould Khaïri, « son envie de quitter le FC TVZ », motivant son départ sur « son faible temps de jeu » et sollicitant, du coup, sa « libération ». Un niet catégorique lui sera opposé : « Ce n’est pas par un appel téléphonique qu’on met fin à un contrat dûment signé. Il va falloir aller jusqu’au bout », a répliqué Ould Khaïri. Le président du FC Tevragh Zeïna ne cache pas son dépit devant ce contentieux. « Je suis aujourd’hui dans une position gênante et fort embarrassante », conclut-il.

 

Thiam