Aux environs du 17 Juillet 2016, la République Islamique de Mauritanie va accueillir le sommet de la Ligue Arabe. C’est toujours quelque chose de très important qu’un pays puisse offrir l’opportunité, aux pays d’un ensemble auquel il appartient, de se retrouver. A cette fin, toutes les divergences doivent être dépassées, histoire de conjuguer tous les efforts pour que tout se passe le plus normalement possible. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement s’emploie donc à mettre les bouchées doubles pour combler divers déficits infrastructurels de la capitale. Des tronçons, sur les principales avenues, ont été réhabilités. Le nouvel aéroport international de Nouakchott est opérationnel, depuis le 23 Juin. Rien ne sert, maintenant qu’on est devant le fait accompli, de préjuger de l’issue de ce sommet, ni d’énumérer les probables manques, en termes d’hôtels aux normes, capables d’accueillir toutes les délégations, dans le meilleur confort. Les Mauritaniens, tous les Mauritaniens, doivent se mettre à l’œuvre, pour que « Le »Sommet réussisse. Les Mauritaniens n’ont plus qu’un choix : nager ou se noyer. Espérons que ça marche bien. Incha Allah. Les ministres du gouvernement et ses soutiens doivent, en premier, concentrer leur énergie à mieux coordonner leurs actions, pour tout mettre en œuvre afin qu’au jour J, tout soit fin prêt. Plutôt que de passer leur temps à raconter des balivernes qui frisent l’idiotie, à propos d’une soi-disant victoire diplomatique, jamais réalisée depuis la naissance de la Mauritanie. Considérant, au passage – dixit le ministre des Affaires étrangères et de la coopération – que l’organisation de ce Sommet à Nouakchott est l’événement le plus important de l’histoire nationale. Alors que, beaucoup d’autres pays de l’envergure de la Mauritanie ont organisé des rencontres parfois plus importantes que celle d’un syndicat de présidents de pays arabes sans lendemain, sans tambours ni trompettes. En réalité, qu’un pays membre de la Ligue arabe accueille un sommet n’a rien d’exceptionnel. Cela ne demande aucun effort de quiconque et ne dénote de la vitalité d’aucune diplomatie. Jusqu’en 2001, quasiment tous les sommets de la Ligue arabe se déroulaient au Caire où se trouve le siège de l’organisation. Ce n’est que lorsqu’un des Etats membres le demande que le Secrétariat Général décide de lui en confier les modalités pratiques. Voici quinze ans, un décret fut adopté, permettant, aux pays- membres, d’accueillir, par ordre alphabétique, l’évènement. Cette année, après le désistement du Maroc, le pays suivant n’était autre que la Mauritanie. Voilà comment on lui a proposé d’organiser le sommet. Ni plus, ni moins. Absolument rien d’extraordinaire à cela. Si ce n’est ce complexe atavique de certains mauritaniens, vis-à-vis des autres arabes, au point de pousser l’exagération à régénérer le plus historiquement infondé maléfique négationnisme. La Mauritanie n’a de dette envers personne, en organisant le sommet d’une organisation à laquelle elle appartient. C’est aussi simple que cela. Ce n’est le résultat d’aucun charisme présidentiel ni d’aucune bonne santé diplomatique, comme certains veulent le faire croire. Si, ce qui est très improbable, les Arabes arrivent à prendre, au cours du prochain Sommet de Nouakchott, des décisions fortes qui permettraient de régler, en interne, les guerres en Lybie, Syrie, Yémen et autre conflit palestinien, ou graves divergences entre pays-membres, cela constituerait, évidemment, un indéniable succès. Si, par contre, le Sommet de Nouakchott ne se révèle qu’énième réédition des autres rencontres, nonchalamment organisées ici et là, le rituel aura été respecté, sans grande surprise : formalités d’usage, en termes de sessions ordinaires, apartés, audiences et déclaration finale de Nouakchott… sans lendemain.

El Kory Sneïba