Ambassade de Libye en Mauritanie : Licenciements sur fond d’affaire de mœurs ?

23 June, 2016 - 16:06

L’ambassadeur de Libye en Mauritanie, Hacen Mohamed Khalifa El Gharj, en poste depuis 2012, vient de congédier dix employés subalternes, notamment des femmes de ménage, des secrétaires et des gardiens, pour des « problèmes de trésorerie ». La mesure devrait être effective à la fin du mois de Juin courant. Mais ces licenciements, qualifiés d’« abusifs » et de « subterfuges », par les concernés, voileraient la réalité. Selon deux des licenciés qui se sont présentés au Calame, leur renvoi cacherait l’implication du diplomate libyen, dans une scabreuse affaire de mœurs. « Craignant que le scandale n’éclate au grand jour, l’ambassadeur a voulu », fulminent les congédiés, « se débarrasser de personnes gênantes, très au fait de cette histoire ». Quoiqu’il en soit, celles-ci ne s’avouent pas vaincues et s’apprêtent à porter leur combat sur la place publique. Totalisant entre sept ans et quatorze ans de service, ces travailleurs exigent leur réintégration, sous peine d’étaler, au grand jour, les tenants et les aboutissants de cette rocambolesque affaire. Ils balaient, d’un revers de la main, l’argumentaire « économique » du diplomate : « Ne nous a-t-il pas immédiatement remplacés par de nouvelles recrues ? » L’employée qui déclare être la cause, tout-à-fait involontaire, de ces « licenciements », pour avoir, semble-t-il, tenu tête au diplomate, sollicite la réintégration de ses collègues âgés qui ne disposent d’aucun autre revenu mais « accepte son propre licenciement ».  Cette jeune femme assure avoir gardé le silence sur cette affaire, durant toutes ces années, de peur de représailles. Elle aurait reçu des menaces de mort, à peines voilées. Ce qui l’aurait poussé à l’omerta. Jusqu’à ces derniers développements, profondément « iniques », dit-elle. Le diplomate, qui semble, pour l’heure, feindre la myopie, se décidera-t-il à mettre aux choses au clair ?