Faits divers...

14 April, 2016 - 03:42

Bagarre aux jardins maraîchers 

Les jardins maraîchers, entre Medina 3, le quartier au sud-ouest du marché Capitale, et Sebkha, sont tristement réputés pour leur insécurité. Braquages et agressions y furent monnaie courante. La noire période des années passées où l’on ne pouvait plus y passer sans crainte hante toujours les mémoires.  De grands bandits avaient élu domicile entre ces plantations, passants et jardiniers en subissaient les méfaits. Des femmes s’étaient fait violer. En 2004, ce fut le fameux Samba, alias « Gouggouh », qui y sema la terreur, pendant plus de deux mois. Le commissariat de Sebkha 2 finit par fixer un poste de police en ces lieux, mettant relativement fin à l’insécurité et aucun incident notoire n’y a été signalé, avant le Samedi 9 Avril 2016.

Ce soir-là, vers vingt heures, un ressortissant malien vendeur de cartes de recharge quitte le marché GSM pour retourner chez lui au Cinquième, sans remarquer les deux malfaiteurs qui le filent. Le voilà engagé, seul, dans un des sentiers sombres des jardins et, soudain, voici les poignards pointés sous sa figure ! Sommé de vider ses poches, il exhibe 5000 UM de l’une d’elles. Un des bandits s’en empare, tandis que l’autre exige une fouille plus complète. « Je n’ai plus rien », répond le malien. Les bandits insistent mais le vendeur ne veut pas lâcher ce qui lui reste de pécule durement gagné. Encouragé par l’apparition, au loin, de passants, il décide de se défendre. Repérant un morceau de fer au sol, il s’en saisit vivement et en assène un violent coup sur la tète d’un des agresseurs qu’il assomme aussi sec. Et de hurler « Au secours ! », à l’adresse des passants qui hâtent en conséquence le pas vers eux. Le second bandit prend ses jambes à son cou et réussit à s’enfuir. Son comparse revient à lui mais fait le mort, pour éviter le lynchage. On l’évacue au CHN et informe la police qui vient dresser constat.

Une fois à l’hôpital, le bandit ne se fait pas prier pour parler. il s’agit de Mohamed ould Cheikh, dit « Kseissou ». Ce récidiviste a connu plusieurs fois la prison et en est sorti depuis peu. La police traque son complice, lui aussi connu de ses fichiers. Contrairement à ce que certains sites d’informations ont publié, « Kseissou » est bel et bien vivant et « sa vie n’est pas en danger », selon une source digne de  foi. Il sera très prochainement transféré au commissariat de Tevragh Zeïna 1, pour être entendu avant son déferrement au Parquet.

 

Le pendu de Sebkha

Samedi 9 Avril,  au petit matin, le quartier Cinéma Saada de Sebkha vient de se réveiller. Le va-et-vient des badauds et vendeurs ambulants, entrecoupé par les coups de klaxons des véhicules, commence à animer les lieux. Dans une des maisons voisines du cinéma qui abrite plusieurs locataires, on remarque bientôt que l’occupant d’une des chambres, un asiatique, ne s’est pas levé très tôt, contrairement à son habitude. Mari Ladil, un sri-lankais d’une trentaine d’années, s’est établi en Mauritanie voici quelques mois. C’est dès le lever du soleil qu’il se rend, chaque jour, au marché Nokta Sekhina ou il tient commerce de téléphones portables et ordinateurs. Il ne semble avoir aucun problème et se trouve en bons termes avec tout le monde. « Pour une fois, il doit dormir un peu », se dit-on. Mais, vers huit heures, on remarque que sa chambre n’est pas fermée à clef. Intrigué, on pousse donc la porte, après avoir demandé en vain, l’autorisation. Las ! C’est pour découvrir le cadavre du jeune homme se balançant au bout d’une corde. On informe la police et les autorités compétentes viennent dresser constat. L’enquête tient, jusqu'à présent, à l’hypothèse du  suicide. Le téléphone portable de Mari fait état d’un appel reçu, vers quatre heures du matin, de son pays natal ou il était déjà midi. Une lettre écrite en sri-lankais a été découverte sur son lit. Les enquêteurs recherchent quelqu’un pour la traduire. Une explication susceptible de clore le dossier ?

 

Nouveau look pour les « djenks »

La plupart des jeunes dépravés de  Nouakchott s’habillent et se coiffent de la même façon. Mais, s’il est  facile de les reconnaître, tous ceux qui adoptent ce look ne sont pas des délinquants. Certains font donc les frais des suspicions systématiques de la police qui a entamé une campagne sécuritaire dans tous les quartiers, voici quelques mois, face à la recrudescence du crime à Nouakchott et ses environs. Dés le crépuscule, les patrouilles de la Garde, de la gendarmerie et de la police sillonnent les rues obscures de la ville et raflent tout jeune au look un tant soit peu excentrique. Le voilà bouclé au commissariat jusqu’au matin. Ceux déjà fichés restent derrière les grilles. Les inconnus sont relâchés, avec avertissement de pire, au cas où ils seraient repris.

Mais c’est aux vrais délinquants que cela a donné surtout à réfléchir. S’abstenant de sortir la nuit, les voilà, pour la plupart, à poursuivre leurs activités pendant la journée. D’autres, résolument noctambules, ont eu la  géniale idée de ne plus sortir la nuit qu’en boubou, séroual et turban sur la tête, pour cacher leur coiffure si repérable. Certains, même, nouent leurs turbans à la façon des « douhat » prêcheurs qui laissent un pan de leur turban se balancer largement dans le dos. Tromperont-ils longtemps la vigilance des patrouilles ? Enième épisode du feuilleton « Les gendarmes et les voleurs »…

Mosy