4ème Forum Afrique/Développement d’Attijari Wafabank : Pari réussi !

1 March, 2016 - 23:51

La quatrième édition du Forum Afrique/Développement,, organisée par le groupe Attijari Wafabank, les 25 et 26 à Casablanca, s’est achevé le vendredi 26 Février dans l’après-midi, par la remise des trophées de la Coopération Sud/Sud, la poursuite des rencontres dites B to B et du marché de l’investissement. Attijari Wafabank a rempli son engagement de faire, de ce forum, une rencontre annuelle pour démultiplier les opportunités d’échanges et d’investissements dans le continent africain, tout en promouvant et affirmant l’intégration Sud-Sud. Mais quelle affaire, du point de vue organisationnel ! Car ce n’était pas moins de deux mille opérateurs économiques, représentant vingt-huit pays qui étaient présents à cet événement continental, déjà fort connu et attendu en Afrique, comme en ont témoigné les intervenants.

 

Priorité à l’Afrique

Dans son discours de bienvenue, le président d’Attijari, Mohamed El Kettani, a annoncé que pas moins de 4 500 rendez-vous en B to B étaient programmés. Depuis sa fondation, le Forum Afrique/Développement a d’ailleurs déjà permis de mettre en contact 5 500 opérateurs économiques et favorisé près de 13 000 rendez-vous d’affaires. C’est pourquoi un « Club Afrique Développement » a été mis en place pour accompagner, tout au long de l’année, ses membres, dans la découverte de nouveaux horizons d’investissement. Ce club constitue un socle pour pérenniser les acquis du Forum. Il offrira, aussi, à ses adhérents de multiples services, pour leur faciliter l’aboutissement de leurs affaires. A cet égard, « Maroc- Export » s’impose, dorénavant, comme le partenariat d’Attijari, pour accompagner les opérateurs économiques marocains dans la découverte des opportunités d’affaires au sud du Sahara.

De fait, les discours d’ouverture du président d’Attijari ; du ministre de l’Agriculture monsieur Aziz Akhannouch ; de son homologue des Affaires étrangères, monsieur Salaheddine Mezouar ; et de celui de l’Industrie, monsieur Moulay Hafid El Alamy ; étaient tous orientés vers la coopération avec l’Afrique subsaharienne, à partir du constat que toutes les réformes et progrès réalisés et réussis, au Maroc, sont exportables, pour participer à la restructuration et au développement des partenaires africains. L’appui du Maroc est attendu de tous et son expérience devient une référence continentale.

Toutefois et pour revenir à plus de réalisme, il faut appréhender, avec une particulière attention, le discours du président d’Attijari. Le contexte économique mondial a encore muté, a-t-il démontré, et l’Afrique en subit les impacts.  « Huit années après la crise financière de 2008, le Monde n’a pas encore retrouvé le chemin d’une croissance forte et durable et doit faire face à de multiples enjeux ». La dépréciation de 50% du prix du  pétrole a profité à certains et plongé d’autres dans de sérieuses difficultés budgétaires. Les contraintes pécuniaires des entreprises productrices se sont répercutées sur la santé financière des banques. Les huit premières européennes ont ainsi perdu, depuis Septembre 2008, 420 milliards de dollars, en termes de capitalisation boursière, et dû licencier 100.000 personnes !

Coopération Sud/Sud

La Chine, longtemps locomotive de la croissance mondiale, connaît une crise importée, qui met à mal ses exportations, l’obligeant à changer de modèle économique, passant « de l’industrie vers les services, de l’investissement vers la consommation, et de l’export vers le marché intérieur », a-t-il déclaré. Les dégâts collatéraux de cette situation sont importants et les conséquences du ralentissement chinois, sur la croissance mondiale, sont inquiétantes, parce que durables. Dans ce chaos, l’Afrique n’est pas en reste. Les pays producteurs de matières premières souffrent de la baisse drastique des cours, les producteurs de pétrole connaissent une crise des finances publiques sans pareil et ceux qui profitaient des investissements chinois vont devoir attendre de meilleurs jours.
La croissance mondiale n’est plus estimée, pour 2016, qu’à 3 %. Et si, parmi les pays africains, il y en avait des émergents, comme l’Afrique du Sud ou autre Nigéria, il faut savoir qu’ils sont en difficulté, subissant une fuite massive de capitaux, entraînant dévaluations monétaires et dégradations des notations des risques-pays, comme ailleurs, notamment en Amérique latine ou, encore, en Russie.  Et Monsieur Kettani de conclure : « Notre forum intervient donc dans un contexte international marqué par de fortes turbulences et des incertitudes. Mais nous vivons, également, une époque de transitions et de changements profonds, porteurs d’opportunités ».

Le temps est donc au sérieux. La coopération Sud-Sud doit se hâter d’agir en faveur des populations démunies et éviter, ainsi, d’approfondir le fossé de la crise économique. D’où le choix des thématiques cruciales, pour cette 4ème édition du Forum Afrique/Développement : agriculture, électrification, entreprenariat. Dans des pays africains où l’agriculture constitue le premier secteur de l’économie, avec 25 % du PIB, où 63 % de la population vit dans le monde rural et subsiste grâce à l’agriculture, la prise en charge de ce secteur s’avère en effet décisive, pour envisager une croissance inclusive et réductrice des inégalités, tout en réussissant le passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture moderne.

Sur ce point, le « Plan Maroc Vert », déployé par monsieur Aziz Akhanouch, pourrait être un bon exemple à suivre. Il s’est appuyé sur la transformation de l’agriculture intensive en une agriculture propre aux agriculteurs. Il s’agit de rendre la terre à ces derniers, pour une exploitation plus efficace et une valeur ajoutée immédiate, au bénéfice de l’amélioration de leur niveau de vie. L’électrification y est, également, d’une urgence suprême, au vu des chiffres cités, puisque 600 millions d’Africains n’ont pas d’accès aux réseaux électriques et les taux d’électrification moyens des pays subsahariens ne dépassent guère 20 %.

L’aide du Maroc peut s’avérer, ici, stratégique, eu égard à l’expérience de l’ONEE, en matière d’électrification rurale. L’Office, en effet, est reconnu pour son efficacité. Dans cette quête indispensable, nul doute que la Fondation de Jean-Louis Borloo pour l’électrification urgente de l’Afrique subsaharienne est un outil puissant, mais sa détermination ne sera concrétisée qu’à partir du moment où l’Europe comprendra qu’elle est interpellée, au premier chef, par ce projet, tant humanitaire que de développement…

Ahmed Ould Cheikh

Envoyé spécial

 

 

Encadré

-La Mauritanie fortement présente : pas moins de dix hommes d’affaires de notre pays ont répondu à l’invitation d’Attijari pour prendre part au Forum. Le président du patronat, Ahmed Baba ould Azizi, faisait même partie du jury destiné à choisir les trois lauréats des trophées de la coopération Sud/Sud. Représentant la pêche, l’agriculture, l’industrie et les services, nos hommes d’affaires ont profité des rencontres B to B pour tisser des liens avec leurs homologues du continent. Deux journées pleines, au cours desquelles l’équipe d’Attijari Mauritanie s’est démenée pour leur obtenir le plus de rendez-vous possible. Et la récolte fut bonne.

 

-La 4ème édition du Forum International Afrique Développement – la première fut initiée, rappelons-le, en 2010, par le groupe Attijari Wafabank – a fait le plein dès le premier jour. Selon notre confrère lematin.ma – par ailleurs partenaire média de l’événement – 2.400 opérateurs économiques (contre 1.200 annoncés la veille) venus de 29 pays, dont 24 d’Afrique, ont fait le déplacement à cette grand-messe de promotion de la coopération Sud-Sud. Ces rencontres permettront de saisir de nouvelles opportunités d’affaires et d’investissements, à l’issue des 4.500 rendez-vous B to B programmés.

 

-La première journée du Forum a été marquée par l’inauguration de l’espace d’exposition du “Marché de l’investissement“ de sept pays : Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Togo, Sénégal, Tunisie et Kenya. Ce marché permet de donner une plus grande visibilité aux grands projets publics de ces pays et de mettre en relation les
investisseurs et les pouvoirs publics porteurs de ceux-là.