Conférence de presse des FPC : « La constitution offre des moyens d’expression que le pouvoir veut nous refuser, nous allons nous battre pour recouvrer ce droit-là », dixit Samba Thiam

19 January, 2016 - 22:52

Le président des forces progressistes  du changement (FPC), M. Samba Thiam a tenu, ce matin, un point de presse au siège de son parti. Une occasion pour  lui d’expliquer  aux journalistes  et  militants  présents la situation que vit son parti depuis le refus que le ministère de l’intérieur a opposé à sa demande de reconnaissance,  mais aussi de se prononcer sur certaines questions de l’heure.

Le président Samba Thiam est d’abord revenu sur le processus  de recours que les FPC ont engagé  contre la décision « illégale et injuste » du ministère de l’intérieur  de ne pas reconnaître son parti.

 Et de rappeler: "nous avons déposé un dossier conforme aux textes, on nous a fait attendre 8 mois pour nous brandir l’article 11 de la Constitution et l’article 6 de la loi 91-024 régissant les partis politiques." Or, observe  le président  des FPC, selon les rumeurs, le même ministère de l’intérieur  s’est hâté  de reconnaître un parti, en l’occurrence, AND  en moins d’une semaine,  après le dépôt de sa demande.

 Comme nous l’avons toujours dit, le pouvoir en place pratique la politique de deux poids, deux mesures, déplore Samba Thiam  avant d’ajouter :  "on nous a  opposé  les 2 articles précités  pour nous refuser  la reconnaissance, mais la réalité était autre, on refuse de reconnaître le FPC parce que le pouvoir le considère comme  un parti de négro-mauritaniens,  avec un discours qui dérange, voilà la réalité. Or comme tout le monde le sait, en Mauritanie, les partis politiques sont à dominante  ou négro-mauritanienne ou arabo-berbère," fait remarquer  Samba Thiam.

Revenant sur l’action en justice  en cours, il  indique: « en bons patriotes, soucieux de travailler dans  la légalité et conformément aux dispositions de la Constitution, nous avons, face au refus,  usé du droit que nous octroie cette dernière, à savoir un recours devant les tribunaux ». L’action  se poursuit  donc  devant la justice,  la chambre administrative de la Cour Suprême a  saisi, par lettre, en date du 2 décembre 2015, le ministère de l’intérieur  qui dispose d’un délai de 30 jours pour répondre. Le délai est dépassé,  le  département n’a pas réagi, nous espérons que la Cour Suprême dira le droit.

A question de savoir ce que feront les FPC en cas de refus  du ministère de l’intérieur de répondre à l’interpellation, ou  du refus de  la haute Cour de dire le droit, le président des FPC dit préférer attendre, mais indique que son parti est déterminé à s’exprimer  pour user des  moyens d’expression   qu’octroie la  Constitution.   

Abordant le deuxième point de sa conférence de presse, le président du FPC a fustigé la « tendance du régime à museler les libertés, à prendre en otage la démocratie mauritanienne ». Aujourd’hui, déplore  Samba Thiam, le gouvernement en place cherche, par tous les moyens à réduire en silence toute opposition  démocratique crédible, c’est  notre cas,  mais aussi  celui  d’IRA…La création du parti de Ould Ahmed Aicha,  d’ AND participe justement  de cette manœuvre du pouvoir qui vise à casser les forces démocratiques, or, une véritable démocratie se fonde sur une majorité qui gouverne et une opposition constructive, ce qui est, regrette le président des FPC loin d’être le cas chez nous. Face à cette menace qui pèse sur l’avenir de la démocratie mauritanienne, Samba Thiam  demande  à l’opposition  démocratique  et aux forces patriotiques et progressistes de s’y opposer.

Répondant à une question relative au dialogue politique que l’opposition et le pouvoir réclament, le président des FPC  fait observer qu’un dialogue dans les conditions actuelles sera loin de parvenir à un consensus national parce que même si Aziz affirme qu’il ne briguera pas un 3e mandat, il faut rester prudent  et vigilant, parce que chaque camp a son agenda qu’il veut faire passer. Ce qu’il nous faut, précise M. Thiam, c’est plutôt un débat national qui prenne en charge les questions de l’unité nationale.