La Conférence des Parties sur le Changement Climatique s’est ouverte à Paris le lundi 30 novembre 2015, en présence du Président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz et des Ministres des Affaires Étrangères et de la Coopération, de l’Environnement et du Développement Durable ainsi que notre ambassadeur en France.

Notre  pays a dépêché à Paris une forte délégation composée de parlementaires,  de quelques cadres du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et de quelques départements sectoriels, de la Société Civile et de la presse indépendante.

Le Président de la République a prononcé à cette occasion un discours devant plus de 150 chefs d’État dans lequel il a déclaré que la participation de la Mauritanie à l'effort international existant souligne sa détermination à adhérer complètement a la lutte contre les effets du changement climatique ; il a  réaffirmé  l'engagement de notre pays  à réduire les émissions des gaz qui polluent l'environnement de 22,3% à l'horizon 2030. Le Chef de l'État a appelé à la nécessité de parvenir à un accord acceptable au niveau mondial qui engage les parties et qui vise des objectifs ambitieux dont on peut s'assurer de la réalisation, relevant que l'atteinte de cet objectif requiert davantage de solidarité et d'esprit de sacrifice.

Ould Abdel Aziz a précisé que le volume des défis environnementaux est constamment en face de nous à travers l'ampleur et la répétition des catastrophes naturelles. "L'aggravation des phénomènes attribués à l'augmentation du niveau des océans et à la désertification exposent la diversité biologique aux dangers irréparables entrainant la menace de grandes crises humanitaires et l'exode de millions de personnes. Le volume des enjeux actuels et leur caractère urgent nous imposent l'urgence dans la prise de décisions importantes à la mesure des défis et répondant aux aspirations légitimes et urgentes de millions de citoyens dans le monde", dira-t-il.

Lors de la seconde journée, le président assisté au Sommet de Haut Niveau des Chefs d’États membres de l’APGMV, avec à ses côtés l’ensemble des Chefs d’États de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte et du Président Français François Hollande.

Lors de son discours, prononcé à l’occasion, il a rappelé l’engagement  politique des pays membres de l’APGMV d’œuvrer ensemble pour la réussite de cet important projet panafricain qui regroupe 11 pays sahélo-sahariens et dont le siège se trouve à Nouakchott.

La troisième journée a été marquée par la participation d' Amédi Camara, Ministre de l’Environnement et du Développement Durable à deux événements essentiels :

le premier événement est celui de la « Réunion Ministérielle en marge de la COP 21 sur la Grande Muraille Verte, dont l’un des thèmes essentiels est la Résilience des Populations et des Communautés du Sahel au Changement climatique : La Stratégie de la Grande Muraille Verte», réunion qu’il a présidée avec le Président  de la Banque Africaine de Développement M. Akinwumi A. ADESINA ;

le second événement est celui consacré aux « océans et la Résilience » qui  a été marqué par la présence d’imminentes personnalités dont notamment la Ministre de l’Environnement de la France Mme Ségolène Royal.

Lors du premier événement,  le Ministre de l’Environnement et du Développement Durable a rappelé que le changement climatique dans les différents États de la Grande Muraille Verte particulièrement affectés et toujours très vulnérables, revêt un visage particulier. Il se caractérise par un fort degré de dégradation des bases productives et des écosystèmes particuliers, une baisse notable de la productivité agricole, un accroissement de la pauvreté des Communautés locales et plus récemment une montée des phénomènes de radicalisation et de migration forcées et un avenir incertain des peuples. Il constitue une grave menace pour les Communautés rurales et leurs populations des terroirs de nos pays et particulièrement les groupes les plus vulnérables que sont les jeunes et les femmes.

 

Il a précisé notamment que  la problématique de l’instauration de Stratégies durables d’adaptation et de résilience au changement et aux aléas climatiques est une priorité au cœur des politiques nationales de développement économique local des terroirs de nos Gouvernements.

Le ministre a indiqué que les différents États membres sont convaincus, qu’avec l’appui technique et financier des Partenaires techniques et financiers et du Privé dans la mise en œuvre de la Grande Muraille Verte, qu’ils pourront inverser les tendances et installer dans ces zones névralgiques, le développement économique inclusif, l’accès aux technologies appropriées et la valorisation des opportunités endogènes et  faciliter ainsi les conditions de retour aux terroirs et protéger les générations actuelles et futures des risques d’une insécurité grandissante. Il a enfin  mis l’accent sur l’appel adressé par les plus Hautes Autorités de l’APGMV lors de la rencontre de très haut niveau tenu le 1er décembre 2015.

 

Le Secrétaire Exécutif  de l’APGMV, Professeur Abdoulaye DIA a prononcé un important discours dans lequel il a rappelé que le changement climatique et ses corolaires  ont affecté très fortement les potentialités des pays membres de l’APGMV et entrainé la baisse de la productivité agricole, la chute des chaines des valeurs et des revenus des populations ont installé la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la malnutrition et l’accroissement de risques de conflits et des migrations forcées du fait de la forte compétition sur les ressources reliques.

Il a notamment précisé que la mise en œuvre des divers programmes nationaux de la Grande Muraille Verte dans les cinq prochaines années (2016-2020) portant notamment sur la Gestion des impacts climatiques, demande la mobilisation de financements importants et des appuis multiformes de la Communauté internationale.

 

Nous reviendrons dans un prochain numéro sur cet important événement qui a connu une forte mobilisation et la participation des différents ministres de l’Environnement des pays membres de l’APGMV.