Faits divers

29 October, 2015 - 09:56

Mort d’ould Dahi, meurtre ou suicide ?

Macabre découverte, mardi 2O Octobre, au quartier Robinet 3 de Bouhdida : le cadavre d’un jeune homme se balance, pendu au plafond d’une vieille cabane abandonnée. Des agents du commissariat de police de Toujounine 1 viennent dresser constat, avant d’évacuer le corps à l’hôpital Cheikh Zayed. Il s’agit d’Ould Dahi, un jeune homme d’affaires qui revient d’un long séjour aux USA. Dès le début de l’enquête, les premiers indices écartent la piste du suicide : les montants de la vieille cabane ne pouvaient supporter les convulsions d’un homme à l’agonie d’une pendaison et c’est déjà mort qu’Ould Dahi a été suspendu au plafond de la masure, les policiers en sont persuadés. Un  suspect est arrêté. Bras droit du défunt, il serait la dernière personne à avoir été vue en sa compagnie, juste avant l’heure du décès avancée par le médecin légiste.

Au cours de son audition, l’accusé ne cesse cependant  de nier avoir tué Ould Dahi  à qui, dit-il, il voue beaucoup d’affection. Feu Sidi Mohamed  ould Dahi détenait une fortune dont l’origine est inconnue et voyageait beaucoup à l’étranger. Les enquêteurs poursuivent leurs investigations, notamment auprès des parents et proches de la victime. Sans résultats concrets, pour l’instant.

 

Les bourreaux de la jeune fille d’Arafat toujours en cavale

La semaine passé, le quartier Poteau 17 d’Arafat a défrayé la chronique.  Meïma, une jeune fille de dix-sept ans, quittait son domicile, mercredi 21 Octobre, vers neuf heures, pour faire des achats à la boutique voisine. A quatorze heures, ne la voyant pas revenir, les parents s’inquiètent et commencent les recherches. En vain. Vers vingt heures, le téléphone de sa maman sonne. « C’est toi la mère de Meïma ? », interroge un homme. « Oui, c’est bien moi. –   Je suis chauffeur d’une benne de transport de cailloux, j’ai découvert votre fille, abandonnée au sud de Riyad, je vous la ramène ». Le père part aussitôt à la rencontre du camionneur, vite mis hors de cause puisque c’est en compagnie de six manœuvres qu’il a découvert la jeune fille. Fatiguée, celle-ci raconte son calvaire.  Les occupants d’une Toyota Avensis,  trois jeunes gens de teint foncé, l’ont embarquée, de force, à bord de leur véhicule, et emmenée hors de la ville, en compagnie d’une autre jeune fille qu’ils ont violée et tuée, affirme Meïma. Quant à elle, ils se sont contentés de la couvrir de graffitis sur les parties basses de son corps. Il y est curieusement question de Biram et de l’IRA. Evacuée à l’hôpital de l’Amitié, Meïma est examinée par les médecins. Massée autour de l’hôpital, la foule donne libre cours aux plus folles rumeurs. Le procureur de la République et les autorités se déplacent  pour suivre l’affaire.

Mais on ne retrouve pas le moindre cadavre et aucune déclaration de disparition d’une seconde jeune fille ne vient corroborer les propos de Meïma dont personne, en outre, n’a été témoin du « rapt ». Affabulation ou intox, tient désormais pour sûr la police  qui s’active, maintenant, à identifier celui ou ceux avec qui Meima serait partie… de son plein gré.

 

 Un utile aliéné mental

Qui ne reconnaîtrait pas, de loin, sa forte silhouette armée d’un gros gourdin ? Bakar s’est mis à l’œuvre, au sud du marché Lekbeïd, au carrefour à moins de deux cents mètres de là. A l’approche du crépuscule, c’est l’encombrement total, comme d’habitude. Les deux policiers de la routière sont débordés. Mais l’apparition du célèbre personnage dont l’apparente débilité effraie tous ceux qu’il approche ou simplement regarde, de loin, va vite plier l’affaire. Bakar assène, de-ci, de-là, de légers coups sur le capot des voitures, siffle à droite et à gauche, et, en un rien de temps, la circulation redevient normale. Gare à celui qui n’obtempère pas ! De léger, le coup sur le capot passe illico à violent.

Carrefour Bakar. Les gens ont désormais habillé le lieu du nom de cet ancien policier traumatisé par un accident, en 1992, sur l’axe Nouakchott-Akjoujt. Pendant la journée, Bakar chasse les rôdeurs devant diverses écoles privées du quartier. A l’occasion, le voilà à faire détaler une nuée de jeunes filles,  signes insolites et éclats de rire à l’appui. Il règle aussi parfois la circulation, devant le complexe commercial Moujamaa el Beït. C’est d’ailleurs là qu’on peut le voir roupillant, vers cinq heures du matin, gourdin fidèle bien en main, après une nuit de garde devant le centre.

Mosy