Biram et Brahim boycottent leur procès en appel

19 August, 2015 - 20:28

Biram DAH Abeid et Brahim Bilal Ramdane ont décidé de ne pas comparaître, jeudi 20 Aout devant la Cour d’Appel d’Aleg, récusant cette juridiction. Les conseils des détenus n’ont pas manqué de suivre leurs clients  dans leur démarche. Les deux dirigeants de IRA condamnés à deux ans de prison par la Cour Correctionnelle de Rosso, le 15 janvier dernier et transférés à la prison civile d’Aleg entendent ainsi manifester leur « opposition aussi bien dans le fond que la forme à un prétendu jugement à Aleg loin des aspirations légale et légitime de tous les points de vue».

« Nous n’irons pas au procès à moins qu'on amène de force au palais de justice. Nous ne descendrons pas des voitures  de nous-mêmes. Si on nous amène de force  à la barre, nous ne répondrons pas aux questions du juge », ont annoncé, ce 19 aout, Biram et Bilal à la prison civile d’Aleg.

  Ce procès  ne vise pas, selon Biram, lors d’une rencontre avec des journalistes, dans le pavillon de son lieu de détention, à trouver un règlement apaisant et apaisé de la très grande question nationale qui est celle de l’esclavage, le racisme contre les haratines. « Une question dont dépend la réalisation de tous ce qui est souhaité et bénéfique pour la Mauritanie c'est-à-dire la fin de l’impunité, de l’esclavage, le racisme, la réalisation de l’Etat de droit et de l’équité en Mauritanie dont la réalisation d’un vivre ensemble, d’une paix durable entre toutes les communautés. C’est cette noble aspiration qui interpelle tous les mauritaniens quelque soit leur race, leur ethnie, leur tribu. C’est cette aspiration que le pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz doit tendre et non  à vouloir tenir un simulacre de procès », indique le leader abolitionniste.

Biram et Brahim, loin d’être ébranlés  par huit mois de détention,  réfutent le tribunal d’Aleg et le juge unique qui sont à la solde du pouvoir. « Ils ne sont pas aptes à recevoir, à traiter et à décider d’une question aussi importante dont dépend la survie et le bien-être de tout un peuple. Cette question sacrée requiert une conférence  nationale ou des états  généraux nationaux auxquels  doivent participer tous les acteurs de la communauté nationale mauritanienne. «Nous n’allons pas offrir au pouvoir une porte de sortie. Le régime cherche à se dédouaner à travers un procès politique », ont précisé les célèbres détenus d’Aleg. Biram a révélé à la presse les tentatives menées par certains éléments proches du pouvoir visant à trouver une issue à cette affaire. Il a néanmoins tenu à faire remarquer que la première des doléances n’est pas de les libérer. Pour nous, il existe des dossiers d’importance majeure que le pouvoir devra résoudre en premier lieu notamment l’esclavage, l’unité nationale…».

A 24 heures du procès en appel des dirigeants de IRA, la ville d’Aleg est sous étau sécuritaire. Des renforts de police et de gendarmerie ont été dépêchés de Nouakchott pour épauler les forces de l’ordre. Des militants de IRA venus  des différentes villes ont assiégé la capitale du Brakhna.