« Affaires des mauritaniennes transformées en esclaves sexuelles en Arabie Saoudite » CLTM, AFCF et SOS - Esclaves demandent à l'Etat d’«ouvrir une enquête et d’assumer ses responsabilités »

11 August, 2015 - 17:45

AFCF, la CLTM et  SOS Esclaves exigent  l’ouverture d’une enquête  sur ce qu’elles qualifient de scandale  portant sur la traite des femmes mauritaniennes en Arabie Saoudite afin de situer les responsabilités et punir les auteurs de ces « pratiques ignobles ». Cette déclaration a été faite au cours d’un point de presse tenu, ce mardi midi à l’hôtel  Chinguetti Palace sis Medina III.

Au cours de cette rencontre avec la presse,  Samaory Ould Beye, secretaire Général de la CLTM, Boubacar Ould Messoaoud, président de SOS Esclaves,  une représentante de  l’AFCF et  l’avocat  chargé de défendre les victimes,  sont revenus sur ce qu’ils ont qualifié de « scandale », de traite de personnes  qui touchent essentiellement  les femmes, filles harratines ou  négro-africaines, emmenées en Arabie Saoudite  dans des conditions obscures pour du travail alors qu’une fois sur place, elles  se  retrouvent «  contraintes de se livrer à l’esclavage domestique, à la prostitution».

Aujourd’hui indiquent les intervenants, nombre d’entre elles sont encore prisonnières  là-bas et souhaitent être rapatriées rapidement au pays. Certaines seraient mêmes  malades.

Saisies par les parents de certaines victimes, ces organisations  ont pris le dossier en main pour demander à l’Etat, par sa justice de tirer au clair cette affaire. « il y a un sérieux doute sur cette affaire », estime Ould Messaoud.

Pour sa part, Samory Ould Beye  a  dénoncé l’existence d’un réseau d’hommes et de femmes  bénéficiant de complicité aussi bien à la police, au niveau de l’agence d’enrôlement et des connexions au niveau du pays hôte. Des hommes et des femmes  qui  établissent des passeports   en l’absence des  intéressées, et ne leur remettent  les documents de voyage qu’à l’aéroport.  Des femmes envoyées sans aucun contrat avec leur employeur. « C’est là un acte grave indique l’avocat parce qu’il s’agit de falsification de documents. »

Pour Ould Breye et Ould Messaoud, il y a des  textes et conventions  que la Mauritanie a signés  ou ratifiés  et qu’elle doit appliquer, faute de ternir son image.