Grande inquiétude pour le FC Nouadhibou

23 June, 2015 - 14:54

Les supporters, joueurs et staff technique des Oranges ont de gros soucis à se faire. Ce n’est pas nouveau mais cela empire. Après une saison en demi-teinte, sur le plan sportif, et après avoir insufflé, seize ans durant, un nouveau souffle au championnat national, participant puissamment à son animation, le FC Nouadhibou semble dans le dur depuis quelques semaines et son existence est menacée. Et pour cause ?

En différend avec la Direction régionale des Impôts, les principaux sponsors du club – les sociétés OMAURCI et SEPH appartenant au milliardaire Abass Boughourbal – doivent débourser, selon le bimensuel « Lumières du Nord », édité à Nouadhibou, « un cumul de 4 milliards d’ouguiyas de taxes, entre 2011 et 2014, sur les sociétés citées haut, en particulier, la société OMAURCI de production de farine de poisson, dénommée localement moka, et la Société d’Élaboration des Produits Halieutiques (SEPH) ». Suite au refus de son principal dirigeant, la Direction régionale des Impôts a suspendu le Numéro d’Identification Fiscale (NIF) et interdit aux deux sociétés toute exportation. Pour crever davantage l'abcès, les comptes d’Abass Boughourbal sont bloqués depuis près de trois mois et son travail se déroule au ralenti.

A en croire les sources du bimensuel, « ces taxes sont exorbitantes et les critères de taxation seraient allés au-delà de l’imposable, provoquant des montants faramineux. Pourtant monsieur Abbass aurait déjà payé environ un milliard quatre cents millions d’ouguiyas. Mais rien n’y fait. C’est ce vendredi 12 Juin que les sociétés vont fermer leurs portes et arrêter de produire du fait, que leur NIF est suspendu. Au moment de la décision de fermeture, les sociétés avaient des produits frais qu’elles devaient traiter. Après ce sursis, OMAURCI devrait être fermée, juste après avoir terminé le travail sur une production fraiche. La SEPH doit suivre le même chemin, si les choses restent en l’état ». Outre les entrées en devises, estimées à 50 millions de $ par an, les deux sociétés emploient deux mille personnes, essentiellement des femmes.

Côté FC Nouaadhibou, force est de reconnaître que le club est également pourvoyeur d'emplois. Des centaines de personnes occupent, à différents niveaux, des postes d'entraîneurs, de formateurs, joueurs, responsables de centre de formation ou de café. Les déboires financiers de ses principaux partenaires vont-ils anéantir le travail entrepris, des années durant, dans l'édification de complexes sportifs et l'occupation des jeunes ? Mais qui pourra reprendre le FC NDB ? Pas sûr qu’Ould Lekwar qui a racheté, la saison dernière, l'ASC Tidjijkja, ait des intentions pour son club formateur. Ça serait une grosse perte, pour le football national, si le FC NDB disparaissait sous les coups de butoir de la DRI. Sans nouveaux apports financiers conséquents, il sera difficile, pour ne pas dire impossible,  aux Oranges de maintenir, les prochaines années, le standing de ses joueurs et de l'encadrement technique. De là à procéder à de grosses coupes budgétaires, pour faire face à l'artillerie de la DRI, il n’y a qu’un pas. Que pourrait vite franchir le président du club, Aziz Boughourbal. Jusqu’ici, c'est l'ancien secrétaire général de la FFRIM et son père qui délient, en dépit des ambitions des autres dirigeants gravitant alentour, les cordons de la bourse. Mais jusqu'à quand?

Thiam