Annuel chaos

30 August, 2023 - 01:01

La même scène se répète chaque année. Invariablement. À chaque pluie qui tombe sur Nouakchott, c’est la catastrophe. Grands et petits axes de la capitale sont inondés. Les piétons et les automobilistes pataugent dans la boue. Des quartiers entiers sont enclavés. Les populations crient leur désarroi. Incapables de trouver une solution définitive à ce problème récurrent, les autorités n’ont autre choix que de recourir au système traditionnel du pompage des eaux pour dégager au moins les grandes avenues. Il faut dire qu’en dehors du Nouakchott « ancien » doté d’un système d’égouts, le reste de la ville a été construit dans la plus totale anarchie : pas de réseau d’approvisionnement en eau potable, ni de réseau électrique, ni routes goudronnées, encore moins réseau d’évacuation des eaux usées ou de pluie.  Des aménagements pourtant essentiels communément réunis sous le vocable « viabilisation des terrains à usage d’habitation »qui doit normalement précéder tout lotissement. Or, à Nouakchott, c’est l’inverse qui se produit. Depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, c’est la course aux lotissements, étendant ainsi la ville à l’infini. Des villas cossues sont érigées dans des zones dépourvues du minimum vital. L’eau, l’électricité et la route viendront plus tard. Les exemples sont légion. Il suffit juste de faire un tour dans la zone la plus reculée de TevraghZeïna pour voir émerger des villas en plein milieu des dunes. C’est à se demander comment leurs propriétaires ont pu obtenir des permis de construire. Lors de sa dernière visite en Chine, le président de la République a réussi à obtenir le financement, à titre gracieux, d’un système d’assainissement pour Nouakchott. Une fois réalisé, ce sera à coup sûr un coup de maître…si entretemps la capitale ne se retrouve pas submergée par les eaux usées, les eaux de pluie et l’Océan.

 

                                                                           Ahmed ould Cheikh