Le DG l'Hôpital Cheikh Zayed : la force de la vocation

16 August, 2023 - 01:42

Il était presque 18 h, ce lundi 14 aout, dans l’après-midi. Quelques rares employés finissaient de quitter l’hôpital Cheikh Zayed, un des plus grands de la banlieue Nouakchottoise. Mais pas son directeur, le Pr. Saleck Ahmed Vall. Et pour cause, la salle d’attente de son bureau était bondée de monde, les couloirs de l’extérieur aussi étaient squattés. Du beau monde, hommes, femmes, jeunes et vieux. Son assistante était submergée par des interrogations et interpellations des patients, toujours  pressés. En effet, c’est le moment que choisit le directeur de l’hôpital, spécialiste en rhumatologie pour des consultations externes. Principalement pour des malades démunies. L’homme transforme son bureau, pendant des heures pour s’occuper d’eux, les lundis et jeudi en fin d’après-midi. Pour décrocher son rendez-vous, il faut s’armer de patience car des patients accourent de partout, et ce spécialiste prend tout son temps pour écouter les patients en vue de poser de bons diagnostics. Il soulage beaucoup de patients incapables, dans leur écrasante majorité de décrocher une bonne consultation en rhumatologie, facturée dans le privé, à 8000 UM. Le Pr. Saleck  peut rester jusque tard dans la nuit à l’hôpital, des fois, sans manger, laisse  entendre un employé de la direction. Et une patiente venue de Sebkha, portant son  bébé sur le dos enchaîne : « La dernière fois que je suis venue pour mon rendez-vous, je suis sortie de son bureau à 23 heures, je devrais renter à Sebkha ». Elle rapportait les résultats des examens demandés par le Pr Saleck. Un employé du service des urgences raconte qu’il peut vous tomber sur le dos à tout moment, une fois, il est passé au service à 1h du matin, il venait juste de terminer ses consultations dans son bureau ». L’homme consulte et oriente ses patients. Selon les employés, une fois, les portes de l’établissement franchies, Pr. Saleck perd la notion de temps. Pour lui bien sûr.

En effet, quand il arrive à l’hôpital le matin, il commence par visiter les services, comme les urgences, la médecine interne, le bloc opératoire, la dialyse… Sur place, il n’hésite pas à mettre la main à la pâte, il consulte les fiches, ausculte les patients, se renseigne sur leur prise en charge… C’est un vrai praticien. Il est rare qu’il rentre à son bureau avant midi - 13H, renseigne un responsable de service. Pourtant, comme bon nombre de ses confrères spécialistes, il aurait pu se contenter de la tache administrative et pourquoi ne pas, travailler à son compte, le soir, dans une clinique privée. Ce rhumatologue, formé en Suisse est bien apprécié de ses collègues et des patients. Un cas rare pour être souligné et salué. Cette abnégation ne peut s’expliquer que par sa forte vocation à se rendre utile à ses concitoyens et à son pays. Interrogé par un de ses collègues sur son goût du travail, l’homme a répondu qu’il le fait par devoir et pour Allah.