C’est le clash ! Biram Dah Abeïd a exclu tout compagnonnage avec les
FLAM, le MPR, Touche pas à ma nationalité et le PLEJ si ces
groupements politiques ne manifestent pas en acte et pratique leur
opposition aux idées esclavagistes et aux pratiques féodales. Le leader
abolitionniste qui s’exprimait, ce samedi 18 Octobre, à Sebkha, lors
de l’adhésion des membres de l’Union des Volontaires pour le
développement de soninkara au mouvement IRA n’a pas été tendre avec
les dirigeants des partis et structures négro-mauritaniens. Après les
avoir descendus en flammes, Biram a rappelé que les féodaux négro-mauritaniens se sont rebiffés et se sont farouchement opposés à sa
candidature en martelant qu’ils ne sauraient soutenir un « maccudo »
(esclave) à la présidentielle. Raillant ses anciens compagnons, Biram
a soutenu qu’il « ne mènera de combat qu’avec des personnes propres ».
Poursuivant sa diatribe, Biram, a déclaré : « Autant nous luttons
contre l’esclavage autant nous ne pouvons pas accepter la perpétuation
de la féodalité dans les communautés noires. Sans ambages, le
président de IRA Mauritanie a décliné tout soutien de féodaux soninké,
halpulaar et wolof minimisant leur degré de citoyenneté, de
religiosité. « Certains individus, de véritables ordures, sont des
esclaves de maures. Ils subissent toutes sortes d’humiliations pour
décrocher des postes et obtenir de l’argent. Quand ils retournent au
village, ils s’estiment supérieurs aux autres. Ils ne méritent
rien. Ils sont de véritables ordures. Notre combat est dirigé contre
ces groupes d’individus féodaux ».
Sous les tonnerres d’applaudissements nourris des nouveaux adhérents
constitués en grande majorité de jeunes hommes et femmes, l’ancien
candidat à la présidentielle a indiqué que : « Nous sommes les
dépositaires du courage, de la combativité et de
l’incorruptibilité. Nous entrons et sortons de prison(…) Nous allons
prendre le pouvoir ici en Mauritanie. Personne n’y pourra rien ».
Profitant de la tribune qui lui est offerte, Biram a rendu hommage à
certains de ses camarades de lutte entre autres Kawtaal Nyellitaaré
et l’Union des volontaires du développement du Guidimakha pourtant
issus des castes féodales pour «leur courage, leur dignité de rester
toujours à ses côtés ».
Biram a également prié pour la guérison totale du Dr Sy Zeïn Abdine,
président du parti de l’Alliance pour la Démocratie en Mauritanie
(ADEMA), actuellement malade. «Un homme exceptionnel qui a été
toujours aux côtés des plus humbles », a-t-il précisé.
Auparavant, l’ancien directeur de campagne, Diop Amadou Tidjane a
salué l’adhésion massive des membres de l’Union à IRA, leur courage
et surtout la volonté manifeste fortement affichée de lutter contre
l’esclavage et la féodalité dans le milieu soninké.
Peu avant Dr Wolo Coulibaly et Yacoub Baghayogho, dirigeants de la
structure ont rappelé les péripéties de leur combat contre la
féodalité au Guidimakha et au Gorgol ( Djadjibiné) empreintes
d’intimidations, de pressions et d’embargo des chefferies
traditionnelles au sein des marchés, des moulins et des mosquées. « En
2006, grâce à deux listes indépendantes conduites par des Komé
(esclaves) et harratines, nous avions mis fin à 21 ans de règne du
maire de Djadjibiné, narre Dr Coulibaly. Grâce à nos 13 conseillers,
le candidat de la chefferie traditionnelle avait été battu. De fortes
pressions avaient été exercées à l’encontre des initiateurs et
membres de la liste. C’est grâce au préfet que le maire issu de la
catégorie des esclaves avait été intronisé ». Selon le docteur
Coulibaly, « le combat contre la féodalité doit d’abord être mené au
sein des concessions familiales avant d’être étendu (...) Les jeunes
peuvent changer les choses », affirme-t-il.
De nombreuses personnes se sont relayées au micro manifestant leur
soutien au leader abolitionniste et dénonçant les pratiques
exclusionnistes, féodales et racistes qui gangrènent la société
mauritanienne.
Signalons que le mouvement UVDS ( Union des volontaires pour le
développement de soninkara ) est composé des jeunes victimes des
séquelles esclavagistes et féodales au sein de la sphère communautaire
soninké.
Elle était jeune, dans la fleur de l’âge. Issue d’un milieu conservateur, étudiante en deuxième d’université, elle s’apprêtait à convoler en justes noces.