Ma conviction à moi, de ce peuple de Nous Z’autres, est que nous vivons de forfaitures et de détails sans grande importance. Par exemple, c’est de quelle importance que nous soyons des sanhadjas, des senoufos, des lemtounas, des dogons, des bafours, des touarègues, des mossis ou des n’importe quoi d’autres tribus de peaux rouges, noires ou multicolores ? Naguère, il y a de cela une quarantaine d’années, alors que moi et ceux de mon âge étions encore en cette école républicaine dont on nous bat aujourd’hui les oreilles, on nous enseignait que l’histoire est le récit des évènements du passé. Je récitais à tue-tête cette belle définition de l’histoire de ce bled d’hommes bleus qui n’avaient encore rien contre eux-mêmes ni contre leur histoire. Imaginez tout un peuple avec ses ministres, ses pseudo-intellectuels, ses hommes et ses femmes passant des jours et des nuits à blatérer que toi, tu es ceci, moi, je suis cela ; et encore des nuits et des jours à s’interroger sur qui a fuité telle ou telle insanité en propos ou en images. Nous ne vivons que de divulgations fracassantes tombant comme des couperets pour faire la Une de nos désœuvrements, des semaines et des semaines durant. Nous allons composer dans quelques jours un parlement au présent actuel, avant de recomposer un gouvernement national. Et, comme toujours, les supputations et les rumeurs vont « très bon train ». La seule certitude est que les membres de ce gouvernement seront en majorité des sanhadjas ou des aznagas, pour paraphraser un érudit de chez nous particulièrement audacieux et provocateur qui a voulu décharger les concepts et démocratiser la sociologie, histoire de la nettoyer des mensonges et des complexes grégaires et ataviques que traînent tant de nous Z’autres comme des casseroles si lourdes et tendancieuses. Nous allons encore compter nos ministres par groupe social, tribu, région, âge et sexe ! Nous l’avons déjà fait pour notre parlement : combien de députés sanhadjas ? Combien de députés bafours ? Et les « ni sanhadja ni balfour », où faut-il les classer ? Les fils et petits-fils des Youssef ibn Tachifine et autre Aboubekrben Oumar ? Il faut d’abord régler tous ces problèmes avant de penser aux réserves gazières du champ d’Ahmeyem ! Ou aux potentialités en fer, cuivre, poisson, terres cultivables ou devises en nos réserves de la Banque centrale. Il faut d’abord savoir qui est qui parmi nous : Les chorfas d’un côté, les berbères d’un autre, les aznagas en un troisième, les kwars en un quatrième, les haratines pour le cinquième et tous les autres confondus en un dernier, histoire de compléter notre hexagone à nous les Nous Z’autres. L’économie, la monnaie, l’éducation, la stratégie sécuritaire, les politiques et programmes de développement, la consolidation de l’unité nationale, la santé, les besoins vitaux et les fonds d’urgence, les prospectives d’avenir pour éviter les éventuelles catastrophes ravageuses, c’est encore « dans la main » : sachons d’abord qui nous sommes ! Les forfaitures d’abord, tout le reste ensuite ! Salut.
Depuis quelques jours, une affaire secoue la Toile. Tout a commencé lorsque, dans l’émission « Salon de la presse » sur la chaine TTV, Hanevy ould Dahah évoqua le marché de réhabilitation du principal quai du port de Nouadhibou, attribué à un groupement composé de deux sociétés ; l’une mauritanienne et l’autre turque.