C'est qui ce grand homme qui parlait de gros machin pour qualifier je ne sais quoi encore ? Moi, j'ai envie de parler de grosse machine à formater, recycler et parachuter, via nominations à tort et à travers qui nouent les têtes les plus froides. Je sais que ce n'est pas seulement chez nous qu’on nomme ou dénomme. Mine de rien. Pour rien. Abusivement. Comme ça. On vient. On part. Et là, ça va dans tous les sens. Nous connaissions les « par quatre » :c'était le temps où l'école voulait encore dire quelque chose. Voici le temps des « par décret » en date de ce jour ou de cette nuit ; ou celui des très attendues, fameuses et applatissantes mesures individuelles des conseils des ministres sur lesquels souvent « la vache a été égorgée ». Les nominés tournent comme la terre de Galilée. Ils se retournent, muent, remuent, mutent, chutent. Plongent, surgissent et ressurgissent. Vous les croyez complètement morts, complètement oubliés, complètement crucifiés. Mais c'est exactement quand vous les croyez morts et enterrés qu'ils sortent leur cou d'on ne sait quel trou pour recommencer à reprendre du mauvais service. Ou du bon. Chassez les fossiles, ils reviennent au galop ! L'essentiel, c'est de faire des pieds, des mains et des têtes – mais aussi des tribus, des régions et des allégeances – pour revenir. Pour être un revenant. Ministre revenant, conseiller, chargé de mission ou directeur : rien que des revenants ! De nulle part vers le secrétariat général du mécanisme de lutte contre la torture ou d'un ministère vers une direction copieusement dévorée par un potentiel revenant qui a déjà commencé les manœuvres de son prochain retour. Et ainsi de suite. Débarquement, embarquement des mêmes passagers avec les mêmes équipages : même commandant de bord, même copilote, même hôtesses. Imaginez-en deux cent cinquante, entre conseillers et chargés de mission à la Présidence, au Premier ministère et dans les cabinets ! Un véritable contingent fait de tout. Une armée mexicaine. Que des généraux, que des chefs ! Et tous aux missions imprécises. Normalement, un conseiller conseille. Évidence. Un chargé de mission attend son tour pour partir en mission. Y a que lui et sa chance. Ça peut être l'Australie comme le Mali. Ça peut être plusieurs jours comme juste « la poitrine d'une journée ». Tout ça pour dire qu'un conseiller ou un chargé de mission, c'est d'abord des frais, des indemnités, un salaire ! Il paraît que, pour cela, il faut deux milliards quatre cents millions voire trois milliards qui pourraient traiter annuellement mille huit cents instituteurs. Sauf que les instituteurs ne conseillent rien. Qu’ils ne vont pas en mission. Que les instituteurs, les conseillers et les chargés de mission sont interchangeables. Faire des instituteurs des conseillers et des chargés de mission des instituteurs, c'est du pareil au même. Au pays des Nous Z'autres, chacun peut tout faire… puisque personne ne fait rien. Salut.
« Ambiguïté délibérée » : voilà comment Ehoud Barak, alors ministre de la Défense de l’entité sioniste, désignait, en 2010, la stratégie nucléaire de son gouvernement ; « une bonne politique, en entente totale avec les États-Unis », tenait-il, sibyllin, à préciser.