Commission d'enquête parlementaire : convocations en série

29 February, 2020 - 21:28

La commission d'enquête parlementaire adoptée par l'Assemblée Nationale depuis quelques semaines pour investiguer sur la gestion de quelques dossiers de la décennie de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz continue d'entendre des ministres et hauts responsables dans le cadre d'audit, de gestion et d’adjudication de marchés qualifiés de douteux. Selon des sources fortement relayées par beaucoup de médias et de sites électroniques,  la commission aurait convoqué sept ministres dont certains sont encore en fonction pour les écouter par rapport à l'affectation du marché de la gestion des containers du port de l'Amitié de Nouakchott au profit de la société  ARIISE Mauritanie. Il s'agit des ministres ayant signé le contrat et qui sont Moktar Ould Diay,  actuel administrateur directeur général de la Snim et qui était à l'époque des faits ministre de l'économie et des finances,  le ministre des pêches et de l'économie maritime Nani Ould Chrougha,  l'ancien ministre de la justice Moktar Dia Malal,  le ministre du pétrole de l'énergie et des mines, Mohamed Ould Abdel Vetah,  l'ancienne ministre de l'agriculture Lemina Mint El Qotb,  l'ancien ministre de l'équipement et du transport Mohamed Abdallahi Ould Oudaa et l'ancien ministre des pèches, Yahya Ould Abd Daim. Le marché pour lequel les sept ministres ont été convoqués à été adjugé à la société Ariise en 2018 et comprend  l'octroi d’une concession pour un terminal à containers en plus d'autres infrastructures pour permettre aux grands bateaux d'amarrer. Selon les clauses du marché,  la société investira près de 400 millions de dollars dans le projet. Pour rappel,  la création puis l'adoption de la commission d'enquête parlementaire a suscité un grand espoir chez tous les Mauritaniens toutes tendances politiques confondues à cause des détournements systématiques devenus ordinaires et banalisés des ressources nationales entraînant la concentration de quasiment toutes les richesses entre les mains d'une petite oligarchie d'hommes d'affaires   de très hauts fonctionnaires civils et militaires qui vivent indûment dans un luxe insolent entre une très grosse majorité du peuple résigné qui ne sait plus à quel saint se vouer vivant dans une situation dramatique inextricable qui attise entre ses composantes les tensions les plus dangereuses. Les résultats des travaux de la commission sont donc très attendus. Les prochaines étapes sont décisives. Les caisses de l'Etat, qui seraient presque vides, vont-elles se renflouer avec les milliards qui seront rendus par les saccageurs publics indélicats ou les travaux de la commission finiront-ils en queue de poisson ? Les jours à venir nous édifieront.