Si l’opération assainissement de la capitale Nouakchott, un véritable désaveu pour la CUN a donné quelques résultats satisfaisants dans certains bourgs de la capitale, elle reste cependant en deçà des espoirs placés en elle par le pouvoir et sa CUN qui ne peuvent la pérenniser. Plusieurs raisons en cela.
D’abord, les populations de la capitale ne sont pas impliquées dans le processus de préparation encore moins dans sa mise en œuvre. Aucune sensibilisation n’a été organisée ni par la CUN, ni par le département de l’environnement qui devrait, en pareille circonstance, être mis fortement à contribution. Selon diverses sources concordantes, la décision de lancer cette opération aurait été prise, semble-t-il, à la veille du week-endet ce fut un branle-bas de combat dans les départements ministériels. Les équipes de balayage ont dû se rendre compte sur le terrain du désintérêt des citoyens pour lesquels cette opération a été organisée. "Certains citoyens que nous avons invités à se joindre à nous ont répondu que nous travaillons pour préserver nos postes, que nous voulons que le président de la République nous voit à l’œuvre", rapporte un militant de l’UPR. Et un fonctionnaire d’ajouter : "une dame a déversé des ordures sur l’espace que nous venions de nettoyer, et quand nous l’avons interpelée, elle nous répond que nous sommes là pour balayer ». Les exemples sont multiples et ont fini par décourager certains balayeurs qui y mettaient de l’ardeur.
Il y a ensuite que l’occupation anarchique de ce qui reste de l’espace public (marchés, rues) demeurera sans solution. La CUN qui voudrait dégager hors de la ville les bourses et autres vendeurs ambulants finira très certainement par s’aplatir, comme ses prédécesseurs. Les grandes bourses qui squattent les parvis des grands axes de Nouakchott appartiennent, dans la majorité des cas aux pontes du pouvoir et il est impensable pour eux de se faire larguer hors de la ville. Un petit tour, les ordures, les commerçants ambulants et les bourses reviendront. Comme par le passé.