Le Manifeste pour les Droits politiques, économiques et sociaux des Haratines au sein d'une Mauritanie juste et réconciliée avec elle-même suit à très haut niveau et avec beaucoup d'intérêt les évolutions liées à la propriété foncière dans le pays, en particulier dans la zone de Lexaiba 2, qui révèlent, jour après jour, l'ampleur de l'injustice et de l'exclusion systématique contre la composante Haratine en raison de la complicité des appareils de l’Etat et de l’administration avec les forces réactionnaires féodales. C’est ce qui a conduit à une situation sociale à la fois grave et préoccupante qui montre l'ampleur de la tragédie de milliers d'agriculteurs dont la sueur n’a cessé d’irriguer les terres par la réhabilitation et la mise en valeur avant de se retrouver privés de l'accès à la propriété foncière au détriment d’un groupuscule de chefs de tribus et de familles, sapant ainsi le concept même de l'État et l'esprit de la loi. Face à cette situation, la plupart des terres agricoles de la Chemama et partout d'ailleurs a été transformée en subdivisions qui consacrent la domination des anciens maîtres de la terre et de ceux qui s'y trouvent, en complicité avec l'État et ses appareils : ce qui a vidé toutes les réformes foncières et tous les textes juridiques qui les régissent de leur contenu, en particulier l’ordonnance 127/83. Ces pratiques et agissements néfastes ont provoqué un état d'instabilité et une menace à la paix civile qui a conduit, dans de nombreux cas, les victimes de la communauté Haratine à l’emprisonnement et à la détention avec usage systématique du pouvoir et de l'influence de l'État en faveur de quelques personnes influentes. En tout état de cause, tous les discours théoriques de rafistolage dont les régimes se sont toujours saisis resteront loin de la réalité à moins qu'ils ne soient incarnés dans des décisions probantes et des mesures concrètes sur le terrain et ce à travers une approche qui prend en ligne de compte la nécessité de lever l'injustice et de mettre à niveau les groupes marginalisés de la société, en particulier les haratines victimes de l'esclavage et de ses séquelles dévastatrices. Face à cette situation dangereuse, nous affirmons à travers le Manifeste ce qui suit:
1- Nous tenons toutes les autorités publiques responsables de ce qui prévaut et exigeons qu'elles prennent des mesures urgentes pour redistribuer les terres en application des clauses de la loi de réforme foncière.
2- Nous lançons un appel à tous les militants, à toutes les militantes et à toute personne de conscience à se mettre du côté des victimes et à les soutenir. 3- Le Manifeste appelle tous les acteurs à se mobiliser pleinement dans le cadre d'une démarche nationale inclusive pour un règlement juste et définitif du dossier foncier.
Nouakchott le 09/02/2020
Le Manifeste
Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale… Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature !