«L’Etat mauritanien est en train de duper la communauté internationale sur les pratiques esclavagistes dans le pays », a affirmé M. Samory Ould Beye, secrétaire général de la confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM), lors de l’ouverture, ce lundi matin, à l’hôtel Chinguetti Palace d’un atelier de formation sur les techniques de dénonciation et d’interpellation de l’esclavage en Mauritanie.
Dans un discours prononcé à cette occasion en présence de Francisco Sancho Lopez, coordinateur général de la coopération espagnole en Mauritanie, principal bailleur de fonds du projet, le secrétaire général de la CLTM, après avoir remercié l'AECID pour son appui constant, a accusé le pouvoir en place de «détourner les fonds d’appui à la lutte contre l’éradication du fléau de l’esclavage, au profit des esclavagistes eux-mêmes». Poursuivant son propos, Samory Ould Beye affirme que la Mauritanie, en dépit des ratifications es conventions internationales « reste la dernière poche où sévit et persiste encore ce phénomène odieux dans toutes ses formes.» Le secrétaire général de la CLTM a déploré cette situation de fait et exprimé le souhait de voir l’Etat mauritanien « manifester une réelle volonté ce fléau et de créer des conditions propices à une société de justice, d’égalité et de citoyenneté ». Pour Ould Beye, ce sont là des conditions pour la consolidation de l’unité nationale, de la cohésion sociale, du respect des droits fondamentaux de l’homme. La CLTM œuvre pour la réalisation de ces idéaux a rappelé le SG de la CLTM.
Auparavant, le coordinateur général de l’AECID s’est réjoui d’assister à l’ouverture de l’atelier de formation sur les techniques de dénonciation et d’interpellation de l’esclavage. Francisco Sancho Lopez a rappelé les engagements de la coopération espagnole, à travers son programme MASAR dont l’objectif est d’appuyer les organisations de la société civile dans le domaine des droits de l’homme dans les pays de la région. Le coordinateur de l’AECID a souhaité que l’atelier contribue à honorer la devise de la République islamique de Mauritanie, à savoir «Honneur – Fraternité –Justice.»
Durant trois jours, les participants venus de l’intérieur du pays mais aussi de Nouakchott vont plancher sur « techniques de dénonciation et esclavage », « Technique d’interpellation et esclavage » ; ils élaboreront enfin une proposition de stratégie syndicale de sensibilisation de dénonciation et d’interpellation vis-à-vis de l’esclavage.