Tôt dans la journée du dimanche 18 janvier 2020, El Moubarak Ould Mahmoud tire sa révérence calmement après avoir combattu pendant plusieurs années contre une maladie terrible qui vient de priver la communauté des militants des droits de l'homme d'un grand combattant pour qui des principes comme le sacrifice, le dévouement, la foi en les causes justes étaient sacrés. Âgé de cinquante-cinq ans, feu Moubarak a commencé son combat pour la promotion de la dignité humaine très tôt alors qu'il avait à peine la vingtaine. Depuis lors il sera de toutes les luttes politiques, sociales et des droits de l'homme. Son courage, son engagement et sa franchise lui feront vite gravir les échelons et gagner la confiance des aînés avec qui il militait au sein des partis comme Action Pour le Changement (AC) redevenue Alliance Populaire Progressiste (APP) ou d'organisations de droits de l'homme de renom comme SOS Esclaves dont il était jusqu’a sa mort le représentant en chef au niveau de la wilaya de l'Adrar où il a choisi de s'installer depuis plus de trois décennies loin de son Kouch natal qu'il continuait quand bien même à visiter régulièrement. Feu Moubarak Ould Mahmoud était un homme extraordinaire réputé par des qualités humaines que lui reconnaissent ses amis et ses adversaires, notamment le respect de la parole, la piété, la force de l'engagement le franc parler entre autres. Avec sa disparition, le monde des droits humains et les victimes de l'esclavage de la wilaya de l'Adrar perdent un grand allié dont la témérité n'avait d'égale que la foi qu"il avait de continuer à combattre pour l'émergence d'une Mauritanie juste et égalitaire.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».