Le wali du Traraza Isselmou Ould Sidi a décidé, ce lundi 10 novembre, d’interdire sur toute l’étendue du territoire de la région la caravane sur l’esclavage foncier qui sillonne, depuis vendredi le Brakna et le Trarza. Dans une correspondance (001844WT) remise aux organisateurs à Thièmbène, où se tenait un grand rassemblement des agriculteurs expropriés, par un policier mandaté à cet effet, l’autorité régionale leur interdit : « de poursuivre cette caravane dans les limites territoriales de la wilaya du Trarza ». Isselmou Ould Sidi justifie sa décision par le fait est que ladite caravane « ne respecte pas les conditions requises pour son organisation».Mettant en garde les organisateurs, le gouverneur menace de sévir : « tout manquement à cette décision administrative peut entrainer des sanctions à l’encontre des auteurs ».
Huit organisations mauritaniennes (Kawtaal N’gam Yelitaaré, IRA, COVIRE ; COVICIM, AMDH, collectif des veuves ; REVE 89 ; CRAPOCIT) entreprennent depuis, le vendredi dernier, une grande caravane dans le Sud mauritanien (Brakna et Trarza). Cette manifestation est destinée à sensibiliser l'opinion nationale et internationale sur la problématique foncière dans le pays. L’arrivée de cette caravane est prévue ce mardi à Rosso.Une marche de 10 km de l’entrée de la ville jusqu’à la wilaya est programmée avant la remise au wali de la lettre ouverte adressée au chef de l’Etat.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».