Dans une conférence de presse organisée lundi 10 novembre 2014 vers dix huit heures au siège de son organisation sis à l’ilôt M, le président du mouvement abolitionniste, Birame Ould Dah Ould Abeid a lancé un vibrant appel à toutes les parties : Etat et ses démembrements, les Oulémas, les organisations de la société civile et les partis politiques à s’asseoir autour d’une table afin de discuter des modalités pratiques de sortir le pays de la grave crise qu’il vit depuis quelques temps. Devant plusieurs dizaines des militants de son organisation et quelques journalistes, le président Birame a exprimé toute sa disposition à recevoir une délégation de l’Etat de quelque obédience qu’elle soit , hauts collaborateurs du président Mohamed Ould Abdel Aziz ou grands responsables de ses services de sécurité ou un parterre de ses oulémas afin de discuter publiquement des objectifs de son organisation et que le peuple puisse juger sur la base de ce que lui et ses collaborateurs expliqueront aux autres pour l’émergence d’une société juste et égalitaire où il fait bon vivre entre toutes les communautés nationales. Fini, a déclaré Birame, le temps des nombreuses rencontres secrètes qu’il confirme avoir eues avec le président Aziz et ses proches sans que celles-ci ne donnent de résultats. D’ailleurs, le président Birame déclare donner entière autorisation à Aziz et à ses hommes qu’il a rencontrés de divulguer la teneur de ces entretiens. Ce qui est sûr, déclare Birame, est que je n’ai pas demandé de l’argent, ni des fonctions, ni des terrains. Mieux, continue Birame, je donne la garantie aux Mauritaniens que ni moi ni aucun de mes amis n’occuperont une quelconque fonction. Evoquant la dernière escalade entre son organisation et l’Imam de la mosquée centrale de Nouakchott, Birame a déclaré que la campagne de diabolisation d’IRA n’a pas marché. La preuve, son organisation est la plus jeune de toutes les organisations de la société civile, mais elle est la plus importante en termes d’adhésion populaire et de satisfecit international. Selon Birame, l’altercation de la mosquée saoudienne entre des militants d’IRA et Ould Habibourahmane rentre dans le cadre d’une stratégie de réplique que son organisation a décidé de mener chaque fois qu’un Imam se permet sans aucune raison de les traiter d’apostat. Les menaces du ministre des affaires islamiques, déclare Birame, n’ont pas intimidé les militants et l’arrestation des cinq éléments n’a fait que les doper au point qu’ils ont été encore plus nombreux les deux vendredis suivants. Selon Birame, le ministre et son gouvernement ont finalement choisi la voie de la sagesse et de l’apaisement. Tout en saluant cela, Birame a promis d’arrêter la campagne de réplique en précisant toutefois qu’IRA répondra dans les mêmes conditions à tout Imam qui la qualifiera d’apostasie. Le président Birame a demandé aux Oulémas de le rencontrer et de discuter avec lui ou d’aller se renseigner auprès de ceux qui l’ont rencontré comme Cheikh Alioune Rida, El Hadj Ould Mechri ou El Khalil Ennahoui. Comme ça, ils jugeront sur la base de ses revendications de ce que je cherche. Le président Birame appelle à la décrispation des rapports avec tous ses anciens protagonistes de l’Etat, de tous les partis politiques, de la presse et des érudits. Politiquement, Birame déclare continuer à faire la politique sur le long terme. Selon lui son parti RAG non reconnu organisera bientôt un grand congrès auquel participeront des délégués qui viendront de toutes les wilayas du pays. Puis juste après, les activités de ce parti commenceront dans la perspective de rassembler le maximum de Mauritaniens au sein de cette incontournable formation politique, selon Birame. En attendant, le président d’IRA a déclaré officiellement que son organisation arrête toute velléité à partir de cette conférence de presse jusqu’au 15 avril 2015, date symbolique de l’incinération glorieuse, dit-il, des livres esclavagistes du rite malékite.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».