Sur instruction du ministère de l’éducation nationale, la direction régionale de l’éducation du Brakna a procédé à l’ouverture cette année 2014/2015 de deux collèges : Collège d’enseignement général de Leirdi et collège d’enseignement général de Thidé, respectivement dans les départements de Magta Lehjar et de Boghé. Ces deux créations scolaires constituent, au vu des critères pédagogiques et techniques qui devraient motiver leur ouverture, deux exemples éloquents du « je m’en-foutisme » ambiant et de la complaisance sans limite qui caractérisent encore cet important département. Puisque ni dans la très petite localité de Leirdi ni dans le petit village de Thidé, les quotas minimum en termes d’élèves et d’infrastructures n’existent. C’est pourquoi les quelques élèves des deux collèges se relayeront avec les dizaines d’élèves de leurs deux écoles fondamentales dont les cycles ne sont mêmes complets. Pourtant, le ministre de l’éducation a donné cette année le coup d’envoi des ouvertures scolaires depuis la pauvre localité de Bouratt. Aucun sens puisque les symboles et les actions d’éclat semblent juste permettre de cacher des pratiques graves qui minent le système déjà largement en décomposition. En attendant, l’ouverture de ces deux nouveaux collèges reste théorique puisque selon un haut responsable de la DREN du Brakna, la direction ne dispose même pas d’un seul professeur à envoyer dans ces deux nouvelles « hérésies » pédagogiques. Elles ont quand même un mérite, celle de permettre aux personnalités influentes qui sont derrière leur ouverture de caser comme directeur de collège un parent qui bénéficiera des indemnités afférentes à ce poste. Une autre parade pour faire de la gabegie sans attirer l’attention.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».