L’organisation des droits de l’homme SOS Esclaves procédera le mardi 11 novembre 2014 à l’hôtel Wissal au lancement de son projet intitulé : Campagne IEC pour l’abandon des pratiques esclavagistes à travers la vulgarisation de la loi 048/2007. Plusieurs éminentes personnalités nationales et internationales des droits humains participeront à ce lancement officiel du projet à côté des représentants d’organisations internationales et de d’ambassades, notamment des responsables de la chancellerie des Pays Bas qui a financé le projet. Après les festivités du lancement officiel, la quarantaine de participants, dont certains points focaux de SOS Esclaves dans certaines wilayas comme le Brakna ou le Trarza, discutera une journée durant des forces et faiblesses de la loi 048/2007 incriminant l’esclavage. Les militants des droits de l’homme réfléchiront sur les modalités pratiques d’amélioration de ce texte dont la principale insuffisance est, de l’avis de tous, son inapplication effective contre les contrevenants. La preuve est que depuis sept ans qu’elle existe, cette loi n’a permis de condamner qu’un seul esclavagiste Ahmed Ould Hassine pour deux ans alors qu'elle en prévoit pourtant au moins cinq ans pour ce genre de délit. Et plus grave, le condamné, malgré les faits avérés retenus contre lui ne passera que quelques mois avant de bénéficier d’une liberté provisoire. Une parade qui permet aux juges de tordre le cou à la loi et de promouvoir l’impunité des esclavagistes même quand les faits qui leur sont reprochés sont avérés. Sept ans après l’adoption de la loi en 2007 et l’élévation de l’esclavage en crime contre l’humanité en 2012 en vertu des amendements constitutionnels, des dizaines voire des centaines de cas sont pendants devant les juridictions nationales et des esclavagistes condamnés courent librement protégés par des arguments fallacieux. Toutes choses qui justifient amplement la pertinence de cette journée de réflexion qu’organise SOS Esclaves à l’occasion du lancement de son projet.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».