Notre pays célèbre le 59èmeanniversaire de sa glorieuse fête d’indépendance, l'occasion d'évoquer les exploits de nos martyrs et les sacrifices consentis par les pères fondateurs, afin d'instaurer un État moderne, indépendant, juste et stable.
En cette heureuse occasion, nous adressons nos plus chaleureuses félicitations au noble peuple mauritanien. Source de fierté pour nous, nous apprécions hautement les efforts qu’il consent pour défendre et consolider son unité, bâtir un Etat de droit, instaurer la liberté et l'égalité,accéder à une vie décente. Nous lui souhaitons davantage d’harmonie et de progrès.
Au cours de la dernière décennie, notre pays a subi les affres de la gestion du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz dont la corruption était devenue la marquedistinctive. Les ressources de l’Etat ont été pillées. La manne financière exceptionnelle engrangée par le pays durant cette période a été dilapidée, par l’entremise de marchés douteux. D’importantes sociétés nationales ont été mises en faillite frauduleusepour couvrir des opérations de malversation. Les symboles de l'État que constituent la constitution, le drapeau, l’hymne nationale et la Résistance ont été profanésà des fins populistes. La démocratie a été mise à mal. Les divisions au sein des composantes nationales ont été encouragées. Le pouvoir menait, ouvertement, une politique de ségrégation envers certaines couches sociales ainsi que bien d’autres formes d'injustice et de privation à l’égard du peuple tout entier... Comme si le régime voulait étouffer tout rêve de coexistence pacifique et de progrès dans ce pays.
Alors que le régime sortant avait porté gravement atteinte à l'unité nationale, nous nous remémorons, aujourd’hui, avec une profonde tristesse et un sens élevé de la responsabilité, la liquidation horrible d'un groupe de nos forces armées à Inal,dans la soirée du 27 novembre 1990, et l’acharnement qui a ciblé particulièrement l’une de nos composantes nationales, durant cette odieuse époque. Il s'agit-là d'actes constitutifs de crimes contre l'humanité tels que le meurtre, la torture et les déplacements massifs. Au lieu de poursuivre les efforts menés sous l’égide du président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi en vue desoigner cette douloureuseblessure, sur la base des recommandations des concertations nationales de 2006, le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz a ignoré ce dossier après avoir tenté, au début, de l'exploiter à des fins de propagande. Ce même régime ne s’est, non plus, jamais intéressé au fléau de l’esclavage ni à ses néfastes séquelles, son chef allant même jusqu’à insulter ceux qui en ont souffert ou qui continuent d’en souffrir encore.
Face à la situation critiqueque traverse actuellement notre pays, nous, Partis de la Coalition des Forces du Changement Démocratique:
- interpellons les nouvelles autorités pour assumer pleinement leurs responsabilités, afin d’initier un dialogue national inclusif, permettant de résoudre les problèmes les plus urgents liés,notamment,à la consolidation de l'unité nationale, à l’éradication de l'esclavage et ses séquelles, au recouvrement des couches défavorisées de leurs droits et à l’amélioration des conditions de vie des citoyens ; un dialogue qui met fin à la crise politique actuelle et ouvre la voie à une nouvelle phase, ayant pour fondements la démocratie, la stabilité et le développement;
- invitons les habitants de Nouakchott et l’ensemble des forces vives de la nation, partis politiques, organisations de la société civile et mouvements de femmes et de jeunes, à prendre part à la marche populaire que nous comptons organiser dans les prochains jours, en concertation avec d’autres composantes de l’opposition, dans le but de réitérernotre appel à la conduite, en urgence, d’une enquête juste et probante sur la gestion du pays par le régime précédent, et la poursuite de tous ceux qui seraient impliqués dans des dossiers de prévarication.
Nouakchott, 29 Rabi Al Awal 1441 - 27 novembre 2019
Les Partis de la Coalition des Forces pour le Changement Démocratique