De l'éducation à la santé, à quoi joue notre gouvernement?

21 November, 2019 - 00:06

Le mois dernier, les rêves de nos jeunes se sont heurtés à la volonté de l'un de nos ministres qui consiste à les voir fanés. Pourquoi? Si doux et si vertueux que ces rêves sont!!!

 

Étant donné que les lettres nourrissent l'âme, la consolent et la rectifient, alors, il va de soi que sans savoir et sans apprentissage, l'être humain cesse d'exister. Qu'est ce qu'il y a de si mystérieux dedans aux yeux de notre ministre?

 

Ce mois-ci, un autre de nos ministres agit sans donner beaucoup d'importance aux conséquences de ses actions. Cette fois-ci, c'est le secteur de la santé qui fait l'objet d'une série de mesures qui visent deux choses: plus de réglementation et plus de contrôle. On a, au moins, le droit de se demander: Pourquoi maintenant? Et pourquoi pas dans les secteurs du pétrole, du gaz, des mines et des pêches?

 

Avec ou sans ces reformes, sujets de tous genres d’interprétations, il y aura toujours des produits périmés et/ou falsifiés en circulation. La seule garantie ne peut être qu'un système de citoyenneté vertueux et actif. Malheureusement, notre société n'a pas encore atteint le minimum dans ce sens.

 

En grosso-modo, les ministres d’Ould Cheikh Sidiya doivent sortir de leurs fonctions et affronter  la réalité pour traiter l’existant avec plus de respect. Et quand on parle de ce qui est réel, si on enlève à l'homme son libre arbitre, on entre sans doute dans la dictature, qu'elle soit au nom de la communauté, la classe moyenne ou quoi que ce soit d'autre......

 

Cela vient s'ajouter au scandale de la commission nationale des concours qui trouve encore des difficultés à rétablir son impartialité dans l'imaginaire des gens à cause de ce que tout le monde commence à appeler le phénomène Zeinebou pour faire référence à quelqu’un admis dans un concours sans figurer dans la liste des retenus aux entretiens. 

 

Dorénavant, la CNC est appelée à réviser ses méthodes de sélection et à commencer à prendre en considération la diversité car qu'est ce que veut dire d'autre qu'un abus de pouvoir le fait d'avoir un nombre infini d'une ethnie ou d'une tribu dans une même direction? Une culture malheureuse héritée de la dynastie Maaouiya, que Dieu lui pardonne, qui consiste à ce que tout administrateur transforme sa direction en une entreprise familiale.

 

En effet, la société souffre silencieusement et donne des signes avant-coureurs d'une malformation avec la présence d'un cancer qui n'est autre que le pillage du sommet à la base. 

 

Il y a quelques jours, les habitants d'un quartier de Nouakchott se plaignaient de ne plus avoir accès à l'internet, et après avoir contacté leur fournisseur de service, il s'est avéré que 200 mètres du câble de cuivre du réseau de distribution entre le sous répartiteur et le point de concentration ont été volés par des chasseurs de cuivre. Quel malheureux événement qui reflète la misère de notre société. Même un câble de cuivre n’est pas épargné.

 

Toujours dans le même cadre, récemment des grandes personnalités culturelles et littéraires pointaient du doigt  le manque d'objectivité et de transparence dans le choix des représentants lors des festivals, à la télévision et partout au niveau des administrations publiques. Ils se sentent écartés dans le seul but de laisser la place à d'autres individus moins compétents pour qu'ils brillent.

 

L'injustice et les inégalités dont souffre le peuple mauritanien sont devenues claires avec les réseaux sociaux et  les blogueurs qui n’arrêtent pas de souligner qu'au moment où certains mauritaniens bénéficient de l'abus du pouvoir, de coups de piston et de dons  gracieux de l'Etat, d'autres volent deux cent mètres de cuivre pour survivre. Au moment où des honnêtes gens peinent à trouver leur place naturelle, d'autres arrivent au sommet sans talent et sans effort par la grâce d'un système corrompu qui filtre la compétence et lui crée un environnement chassant.

 

En effet, le peuple mauritanien aspire à une justice infaillible qui assure toujours que la bonne personne soit au bon endroit. Mais à chaque fois qu'il pense avoir réalisé une transition démocratique et une rupture avec le passé, il comprend vite qu’il est encore au point de départ.

 

Certes, on a acquis quelques victoires contre la corruption et l'alternance par la voie des urnes mais la position qu'occupe encore le président  sortant dans la pyramide du pouvoir remet tout en question. Est-elle la preuve irréfutable de l'existence d'un système parallèle qui détient encore les clefs du pouvoir et se partage les ressources de l'Etat à sa guise?

 

Habib Hamedi