Les événements d’Ouagadougou, à l’origine de la chute du régime de Blaise Compaoré, représentent un nouvel épisode du long feuilleton «d’un printemps noir » qui a fait irruption dans l’histoire du continent au début des années 60, selon une analyse de Samba Thiam, président des Forces Progressistes pour le Changement (FPC)-un mouvement de l’opposition mauritanienne issue de la mouvance nationaliste négro-africaine.
S’exprimant mardi au cours d’une conférence de presse, M. Thiam a exprimé « une immense sympathie pour le peuple burkinabé, en particulier sa jeunesse, qui a décidé de prendre son destin en main.
Je suis fier du printemps noir, qui je le rappelle, a commencé à Sharpeville (Afrique du Sud) en 1961, et s’est poursuivi avec la révolte du peuple malien contre la dictature de Moussa Traoré en mars 1991, pour reprendre avec la jeunesse sénégalaise, opposée à une modification constitutionnelle taillée sur mesure par le président Abdoulaye, le 23 juin 2011.
Ces événements doivent servir de leçons à tous les despotes, y compris les dictateurs arabo africains ».
Il interpelle ainsi de nombreux chefs d’Etat africains, à l’orée de la limitation prévue par la loi fondamentale et tentés de contourner la forclusion par un possible braquage sur la constitution.
Dans la foulée, le président du FPC a affirmé « que les armées africaines, à quelques exceptions prés, ont toujours constitué un boulet aux pieds des peuples, au même titre que les armées sud-américaines dans l’histoire des dictatures sur ce continent ».
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».