Le pont de Rosso sur le fleuve Sénégal, annoncé par le fameux ex-ministre de l’Economie et des finances, suite à un financement de 12 milliards MRO, dans le cadre d'une convention de prêt avec la Banque Africaine du Développement, n’a jamais vu le jour ; ni même un semblant de début de réalisation. Où est passé l’argent ? L’échangeur du Carrefour Madrid, dit Pont de l'Amitié, devait fluidifier la circulation en ce si pénible engorgement, selon les termes du même Ould Djay : le milliard six cent cinquante millions MRU offert par les Chinois à cet effet a disparu… sans que le pont ne soit édifié. La Grande Mosquée de Nouakchott de quinze mille places, avec une aile pour les femmes et autres équipements modernes ; l’hôtel cinq étoiles Sheraton de six étages dont les travaux devaient finir en Septembre 2016 ; l’usine d’assemblage d’avions qui a englouti des dizaines de millions de dollars… sans connaître le moindre début d’exécution. La cour est-elle pleine ? Hélas pas : les installations du projet Guelb 2 de la SNIM ont coûté près d’un milliard de dollars qui n’a servi qu’à acheter des équipements inadaptés, auprès de membres du clan facilement identifiables ; le projet « Sucre de Foum Gleïta », dont les études ont dilapidé des milliards, n’a pas produit le moindre kilo de cette précieuse denrée… Autant de projets annoncés grandioses dont on attend encore l’audit promis, par Mohamed ould Abdel Aziz, lors d'une de ses conférences de presse. On aurait donc dû savoir, avant la fin de son ultime mandat, si et comment tous les établissements publics avaient respecté les procédures légales et bien géré les fonds et ressources allouées. Mais le 2 Août a passé et l’on n’en sait toujours rien.
Monsieur le Président Ghazwani, vous avez prêté serment, le 1erAoût 2019, devant Dieu et le peuple mauritanien, de servir celui-ci par tous les moyens. Il faut laisser l’amitié de côté et entreprendre, immédiatement, toutes les actions utiles pour récupérer les biens de la nation détournés par votre prédécesseur, sa famille et ses différents acolytes. C'est un devoir auquel nul ne peut vous soustraire. C’est une nécessité pour votre honneur. C’est le moindre gage de votre intégrité. Le peuple, la Nation tout entière se meurt. Ses biens ont été dilapidés. Ses enfants ne sont ni éduqués, ni soignés, encore moins sécurisés. La faute à un pouvoir qui a juré de ne rien laisser, ni pour maintenant, ni pour les décennies à venir. Allons, Président, courage ! Faites-lui rendre nos biens !
Ahmed Ould Cheikh