Le Forum National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU), un collectif de l’opposition mauritanienne composé de 17 partis, de centrales syndicales, organisations de la société civile et personnalités indépendantes, prépare activement une rentrée politique prévue au début de l’année prochaine.
Le FNDU a été fondé quelques semaines avant l’élection présidentielle du samedi 21 juin 2014 en vue de fédérer les forces favorables au boycott de ce scrutin, et empêcher toute candidature «crédible» à un vote présenté comme « une mascarade ».
Après avoir élaboré un organigramme et mis en place certaines instances, le collectif a un produit un document exhaustif sur la situation politique, économique, sociale et sécuritaire de la Mauritanie et dégagé un plan d’action pour les prochains mois.
Ainsi, les responsables de tous les pôles du FNDU (politique, société et personnalités indépendantes) ont tenu une réunion mardi soir pour approuver le document portant état des lieux de la situation de la Mauritanie et les actions envisagées pour y faire face.
Analysant la situation politique de la Mauritanie, le FNDU note « le délitement de l’environnement politique, l’apparition de revendications à caractères tribal, la radicalisation des courants ethniques et sectaires comme des faits saillants constituant une menace crédible pour la paix civile et l’unité nationale ».
Une évolution inquiétante dont l’explication est imputée à l’histoire politique récente de la Mauritanie «qui reste dominée par la persistance d’une crise politique née du coup d’état du 06 août 2008 perpétré par le général Mohamed Ould Abdel Aziz, qui s’entête depuis lors dans une gestion unilatérale du pays » à tous les niveaux, selon le FNDU.
Le résultat au plan politique de cette crise a été le boycott des élections législatives et municipales de novembre/décembre 2013 par les partis de la Coordination de l’Opposition Démocratique (COD).
Ces formations ont été rejointes par l’Alliance Populaire Progressiste (APP) dans le refus de participer au scrutin présidentiel du 21 juin 2014, rappelle le FNDU.
Au plan économique, le collectif annonce de sombres perspectives pour la Mauritanie, du fait de la mauvaise gouvernance et de la baisse des cours internationaux du fer.
Une situation difficile susceptible de déboucher sur plusieurs scénarios aventuristes du genre délitement de l’Etat, putsch militaire…..estime le collectif.
Le document de l’opposition mauritanienne livre également une analyse de la situation sécuritaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest, marquée par la persistance du conflit malien et la montée du péril terroriste avec le phénomène Boko Haram.
Pour éviter les risques d’aventure en Mauritanie, le FNDU envisage de nouvelles méthodes de lutte pacifiques, démocratiques et innovatrices en vue de contraindre le pouvoir à un dialogue sincère, capable d’asseoir un véritable pluralisme.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».