Le gouvernement mauritanien a annoncé un renforcement des contrôles à sa frontière avec le Mali après l'annonce du premier cas d'Ebola dans la ville de Kayes, véritable poumon des échanges commerciaux entre les deux pays dans l'ouest du Mali. De fait, ce renforcement des contrôles se serait traduit par une fermeture effective de la frontière, selon plusieurs sources locales.
« Les autorités nous ont informés que cette fermeture était bien stricte et que tous ceux qui seront pris en contravention par rapport à l'interdiction de passer la frontière seront sévèrement punis », a confirmé un commerçant local, samedi 25 octobre.
« C'est une décision qui a été prise et communiquée à tout le monde. Les commerçants et tous ceux qui sont en activité sur la frontière ont été informés et appelés à contribuer à faire observer cette décision par tout le monde », a de son côté indiqué une source administrative.
AUCUN CAS D'EBOLA DANS LE PAYS
« Des instructions ont été immédiatement données pour le renforcement des mesures déjà prises afin de faire face à l'épidémie depuis l'annonce de ce cas au Mali voisin et de nouvelles dispositions ont été mises en place », s'est contenté de déclaré le ministre de la santé, Ahmedou Ould Jelvoune, dans une déclaration diffusée samedi par les médias publics.
Il a précisé que « des équipes médicales et administratives ont été dépêchées sur les frontières sud avec le Mali » pour empêcher toute infiltration d'un cas suspect à travers cette frontière longue de plus de 2 200 km, où des contrôles sanitaires sont déjà en place.
« Une forte campagne de sensibilisation des populations va être lancée dès aujourd'hui et rien ne sera laissé au hasard », a assuré le ministre, invitant les populations à coopérer avec les services sanitaires et administratifs en activité dans les quatre régions frontalières du Mali. La Mauritanie ne compte aucun cas d'Ebola, mais « tout le monde doit s'armer de vigilance extrême face au danger », a-t-il dit.
LE CAP DES 10 000 CAS ATTEINT
Le Mali a identifié jeudi un premier cas, une fillette récemment rentrée de Guinée, morte vendredi, devenant le sixième pays d'Afrique de l'Ouest touché par cette épidémie, qui a franchi la barre symbolique des 10 000 cas connus – essentiellement au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée –, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) du 23 octobre.
L'OMS a en revanche déclaré l'épidémie terminée dans deux autres pays de la région, le Sénégal (1 cas, 0 mort) et le Nigeria (20 cas, 8 morts), respectivement le 17 et le 20 octobre, après l'introduction du virus par un malade guinéen pour le premier et libérien pour le second.
Le Monde.fr avec AFP