C’est au pas de course que le candidat indépendant Biram Dah Abeïd a battu campagne dans les deux Hodhs, le Guidimakha (Sélibaby), le Gorgol, le Brakna (Bababé et Boghé), le Tiris Zemmour (Zouérate), et Nouadhibou, suivi d’un come-back, dimanche, au Trarza (Boutilimitt et Ouad Naga).
Lors d’un meeting populaire, le mardi 10 juin, à Néma, Biram Dah Abeïd s’est solennellement engagé, à « jeter les bases, s'il est élu, de l'Etat de droit, de justice et d'égalité ainsi qu'à développer les services publics, notamment éducatifs et sanitaires ». Il a condamné l’état piteux de ceux-ci : mauvaise gestion et discrimination notoire, érigées en mode de gouvernance et résultantes de la vision étriquée des régimes qui se sont succédé à la tête du pays, culminant durant le règne d’Ould Abdel Aziz.
Le candidat indépendant a appelé les populations de Néma et, partant, toutes celles du pays, notamment les franges démunies, les exclus et les discriminés, à poursuivre « la lutte pour arracher leurs droits légitimes et concrétiser la justice, en dénonçant les pratiques racistes, les politiques des pouvoirs précédents et le favoritisme érigé en mode de gestion sociale ». Sous les vivats du public, il a appelé ses partisans à la mobilisation générale, à retirer leur carte d'identité et à affluer, massivement, dans les bureaux de vote, le jour du scrutin. Biram a mis en garde les autorités contre toute tentative de détournement des suffrages, avant de les exhorter à jouer la mission républicaine qui leur est dévolue : assurer la transparence de l’élection. Le directoire de campagne du candidat a organisé une soirée électorale qui a permis à celui-ci de débattre, en public, avec ses potentiels électeurs.
A Timbédra, quelques heures auparavant. Biram Dah Abeïd fustige le comportement de bon nombre de figures harratines, accusant, nommément, Boydiel Ould Houmeïd et Messaoud Ould Boulkheïr d’avoir dévoyé la cause des Harratines au profit de biens matériels. Devant une foule enthousiaste, le candidat explicite son programme électoral, centré sur la lutte contre l’esclavage, le racisme et les injustices sociales. Il promet des changements notoires, dans la manière de gérer le pays, avec une forte implication de tous les segments du pays. Appelant les populations de Timbédra à voter largement en sa faveur, Biram entend impulser, en cas de victoire, des réformes économiques, politiques et sociales afin de soulager fortement les franges démunies de la population mauritanienne. Auparavant, le directeur régional de la campagne au Hodh El Charghi avait remercié l’assistance, pour sa participation à ce rassemblement, s’en réjouissant vivement et sollicitant le suffrage massif des populations de Timbédra pour leur leader.
Avec l’entrée dans la Vallée et dans les grands centres urbains comme Zouérate et Nouadhibou, la candidature de Biram a pris une allure de plébiscite, au sein des laissés-pour-compte du système dominant. Ces franges ont exprimé, à travers les grands rassemblements populaires, meetings et marches inédites, l’espoir soulevé par la candidature du leader abolitionniste. Les communautés noires victimes de tentatives de génocide, de déportations, d’assassinats collectifs, d’expropriations de biens – notamment de terres – et de privation de la nationalité – enrôlement discriminatoire – sont venues, en masses et toutes catégories confondues, appuyer le projet présidentiel de Biram Dah Abeïd. « Les Harratines, les paysans du sud-est et du sud-ouest de la Mauritanie, ainsi que des zones Centres Aftout et Affolé, souffrant, toutes, des féodalités tribales et esclavagistes du système en place, voient pointer, en cette candidature, un espoir à l’horizon, annonçant le rétablissement de leur dignité, de leur droit sur la terre, de leurs droits tout court », s’enflamme Biram Dah Abeïd. « Les prolétaires, mineurs exploités, comme des bêtes, à Zouérate, à Tasiast, à Akjoujt, aspirent, avec l’aboutissement de notre candidature, à conquérir leur droit au travail, leur droit au salaire, leur droit aux soins et à la retraite. Les marins de la pêche artisanale et industrielle, ceux de la marine marchande, des ports de Nouadhibou, de Nouakchott ou d’ailleurs, tous sous le joug d’hommes d’affaires qui s’engraissent sur leur dos, avec la bénédiction et l’appui de l’Etat mauritanien, ont accueilli, avec ferveur et espoir, le programme de Biram Dah Abeïd qui vise à restaurer la justice, la dignité et le droit des masses prolétariennes qui n’ont que trop souffert de l’alliance entre l’Etat et les prétendus hommes d’affaires. La classe moyenne des villes du Centre urbain espère, elle aussi, une sécurité pour l’avenir, non seulement, de leurs propres conditions et train de vie mais, aussi, de leurs enfants. Un élan est lancé, le peuple est en marche ! ». Grande soirée, lundi soir enfin, au domicile de Biram à Riyad. Mardi, le convoi se rendra à Tiguint, Méderdra et Rosso. Mercredi, ce seront les villes d’Akjoujt et d’Atar qui accueilleront le candidat et, jeudi, somptueuse soirée de clôture de la campagne, à Nouakchott où l’on espère une affluence-record.
THIAM Mamadou