L’Union Pour la République (UPR), principal parti de la majorité présidentielle et le candidat désigné par Ould Abdel Abdel Aziz, le général Ghazwani ne semblent pas filer un parfait amour. C’est le moins que l’on puisse dire. Pourtant le général est présenté depuis comme le candidat de la majorité présidentielle.
Même si le président de l’UPR avait été le premier à accueillir favorablement la désignation de Ghazwani par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, certains signes ne trompent pas. Après la désignation de Ghazwani, nombre d’observateurs s’étaient accordés sur le fait que celui-ci, désigné entre des frères d’armes de la grande muette, allait être investi par le congrès de l’UPR qui devrait se tenir en décembre dernier. Celui-ci fut donc reporté au 2 mars prochain. Mais entre-temps, intervint le manifeste des députés demandant un 3e mandat pour l’actuel président qui achève son dernier mandat cette année 2019. Face à la tension qu’elle fit monter, le président Aziz ordonna la fin de toutes les initiatives appelant à un 3e mandat. Les députés de l’UPR furent donc comme désavoués par l’armée que l’on accuse de soutenir et de défendre la candidature de son patron, ministre de la défense.
Depuis lors, on note comme une espèce de malaise au sein de l’UPR qui se morfond dans son petit coin. Ses rapports avec le « candidat de l’armée » ne sont pas ce qu’ils devraient être, pensent certains observateurs. Le principal parti de la majorité semble également marginalisé dans le dispositif mis en place pour la cérémonie de présentation de la candidature du candidat du président Aziz. Les observateurs avaient noté, par ailleurs que Ghazwani est présenté, par les premiers responsables de l’UPR comme étant le candidat d’Ould Abdel Aziz et qu’il devrait, à ce titre, maintenir ses acquis et pérenniser son régime. Des propos qui n’auraient pas été bien appréciés parce qu’ils faisaient croire à l’opinion que rien n’allait changer, que Ghazwani n’est que l’ombre de son alter égo.
Est-ce pour ces raisons que le président Mohamed Ould Abdel Aziz a choisi de ne pas attendre le congrès de son parti pour investir ou introniser son candidat ? Est-ce pour ça aussi que des noms d’autres candidats continuent à circuler ? Les questions méritent d’être posées.