L’Union Pour la République (UPR-principal parti de la majorité en Mauritanie) dénonce de graves dérives « portant atteinte à l’unité nationale » dans une déclaration rendue publique vendredi. Cette formation affirme « avoir constaté récemment la diffusion à grande échelle, de message et vidéos incendiaires appelant à la haine, et qui représentent un véritable danger pour la cohésion nationale et le tissus social ».
La déclaration rappelle que les situations de fracture ethnique et sociale en Afrique, ont toujours eu des conséquences graves « sur la paix, la sécurité et la stabilité des états, débouchant sur les troubles et l’anarchie. Cette réalité historique doit constituer une préoccupation majeure pour toutes les populations mauritaniennes, notamment les partis politiques, les organisations de la société civile, les leaders religieux, les syndicats et toutes les forces vives de la nation, qui doivent faire bloc en vue de barrer la route aux appels à la haine ».
3 individus ont été arrêtés à Nouakchott, pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux des messages et vidéos racistes appelant à la haine, selon une nouvelle rapportée par la presse locale, au cours des dernières heures.
L’identité de ces individus et leur appartenance communautaire n’a pas encore été précisée.
Pays multiraciale, la Mauritanie est de temps à autre traversée par des discours revendicatifs à caractère particulariste.
A titre d’illustration, on peut citer la tendance abolitionniste des maures à la peau noire. Cette communauté a été la victime historique de la pratique sociale de l’esclavage. Il ya également la frange négro africaine, dont une grande partie de l’élite déplore « l’exclusion continue » depuis le milieu des années 1980.
La fracture ethnique la plus grave dans ce pays date de 1989, avec une grave crise ayant abouti au passif humanitaire de 1990/1991, qui a fait plusieurs centaines de victimes parmi les militaires originaire de la vallée du fleuve Sénégal.
Des nombreux domaines où l’anarchie règne en maître à Nouakchott, c’est sans conteste le foncier qui tient le haut du pavé. Tout le monde a encore en mémoire la célèbre « poche 10 », située à la jonction entre Tevragh Zeïna et Teyarett, que l’État rasa il y a quelques années.