Vendredi 10 octobre 2014 aux environs de vingt heures à quelques mètres du siège de la Capec d’El Mina, Oumar Wade (21 ans) poignarde mortellement son ami Amadou Sall qui meurt baigné dans son sang dans le hall de la maison d’une famille malienne. Après le crime, Wade s’enfuit. Arrivée aussitôt sur les lieux, la police, accompagné du procureur, ne trouve qu’une foule consternée autour d’un corps qui baigne dans une mare de sang. Sur les mobile du crime, rien de précis n’est encore connu sauf que les deux ressortissants de M’bagne sont très connus de la police et sont fichés pour vol et usage de produits psychotropes. Samedi 11 octobre, le tueur Oumar Wade a été déniché ronflant dans une cabane chez lui dans le quartier de Riyad, alors qu’il a fallu faire recours aux services de l’enrôlement pour retrouver les parents de la victime dont la dépouille a été gardée pendant vingt heures dans la morgue de l’hôpital national. Selon une source policière, le meurtrier Oumar Wade devrait être transféré dimanche ou lundi au tribunal de Nouakchott. L’arme du crime a été retrouvée à quelques mètres du lieu du drame. Au cours de la reconstitution à laquelle la police a procédé, le criminel a sans détours reconnu avoir tué son ami suite à une banale altercation autour d’une paire de chaussures qui ne devrait pas coûter au-delà de huit cents à mille ouguiyas. En une semaine, au moins trois à quatre crimes ont été perpétrés dans la seule moughataa d’El Mina qui constitue l’un des plus grands fiefs de la criminalité de Nouakchott. Selon un responsable de la police judiciaire du commissariat I de cette moughataa : « Généralement, les criminels agissent sous l’effet de la drogue et tuent complètement inconscients. C’est pourquoi il est recommandé de faire toujours attention aux vagabonds qui rodent dans les alentours des marchés et infestent les terminus et garages de tout-droit. Jusque là, les auteurs de tous les crimes ont été arrêtés et remis à la justice ».
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».