Dieng Niaye Diouldé vient de publier son troisième ouvrage de rang : « Bottari Ngaari Dutal, déjeuner d’un étalon charognard » ; après « Sur le fil d’une corde raide jusqu’à Jreida » et « Hamet Birom Modi Komé, légende méditerranéenne ou mythe africain ? ».
« Bottari Ngaari Dutal, déjeuner d’un étalon charognard » est une merveilleuse image, pleine de sens et de portée héroïque insoupçonnable, par laquelle Diouldé Niaye Dieng résume la force physique, le stoïcisme, l’endurance, le mépris humain de la mort de ce guerrier incomparable que fut le Ceddo auquel il consacre son essai, reprenant ainsi, presque à la lettre, le rhapsode du Gumbalaa, « air musical par excellence du Ceddo », note Mamadou ould Dahmed, dans la revue « Souffles Sahariens », revue de l’association des écrivains mauritaniens d’expression française.
« L’étude de Diouldé se présente », souligne Mamadou ould Dahmed, « comme un traité sur ce groupe social assez distinct, sur les spécificités de sa formation, sa morale, ses valeurs sociétales et communautaires, ses croyances, mais, surtout, la singularité de cette éducation à la base qui constitue le fondement de ces vertus cardinales. Un travail bien fouillé, bien documenté et écrit par un professionnel, un spécialiste de l’éducation. Se servant à la fois des témoignages sur les cités grecques, en particulier Sparte, comme ceux de Plutarque, Xénophon ou Lycurge, et sur les traditionnalistes, en particulier les récits de Gumbala, il montre le parallélisme entre les figures guerrières du Spartiate et du Ceddo, représentant deux cultures, deux civilisations certes lointaines mais qui attestent, toutes deux, de ce que l’héroïsme demeure une donnée fondamentale du psychisme humain, enfantant ce qu’on appelle, depuis toujours, « le mythe du héros », commente le critique littéraire.
« Sur le fil d’une corde raide jusqu’à Jreida » relatait, lui, l’emprisonnement de l’auteur durant les années de plomb. « Diouldé est, tout simplement, un humaniste convaincu de ce que la Mauritanie appartient à toutes ses filles et tous ses fils : peu importe leur appartenance géographique, tribale, ethnique et/ou de caste », fait remarquer Hamady Mbodj, journaliste. « Dieng, pédagogue dans l’âme, est un homme « humble et remarquable, une mine de savoir et de sagesse, digne jumeau de feu Djibril Hamet Ly ».
Ancien commissaire général des coûts et guides de Mauritanie, puis premier Foulard de Gilwel de son pays, en qualité de formateur international, Diouldé naquit en 1948, à Walaldé (commune d’Aéré M’bar, moughataa de Bababé). Il fut surveillant général et professeur de français, puis inspecteur principal de l’Enseignement fondamental. Expert en pédagogie de l’intégration, il est l’initiateur, en Mauritanie, de la formation par recherche-action et pionnier du concept des enseignants-relais. Il a accompagné le mouvement scout mauritanien durant de nombreuses années.
Il a également publié « Défis, l’émigration clandestine », une pièce de théâtre, « Le projet éducatif scout, voie d’épanouissement », « poèmes socioprofessionnels sur Walaldé ». Après les trois ouvrages susdits, il est à l’œuvre d’un quatrième dont on attend avec impatience la parution.