Le deputé Biram Dah Abeid croupit encore en prison en dépit de ce que l'accusation qui lui est adressée, dans les usages ne s'accompagne pas d'une telle privation de liberté d'autant qu'entre temps, il a été élu comme député à l'assemblée nationale et qu'il jouit désormais de l'immunité parlementaire.
A cet égard, la dernière apparition du député Biram Dah Abeid, le lundi 26 novembre 2018 menotté comme un criminel notoire, augure d'une nouvelle ère de violation et de recul des libertés fondamentales dans notre pays.
Bien que nous ayons réclamé et que nous réclamons encore la libération de notre collègue, nous lançons un appel pressant à l'ensemble des députés de l'assemblée nationale pour se mobiliser et exiger le respect des dispositions pertinentes et de mettre un terme aux poursuites contre leur collègue incarcéré afin qu'il puisse participer aux travaux du parlement.
Mais plutôt que de subvenir à cette circonstance atténuante, dans ce contexte de commémoration de la fête de l'indépendance nationale et de traiter convenablement cette affaire dans le strict respect des lois et procédures en vigueur, loin de tout règlement de comptes avec les adversaires politiques et de l'instrumentalisation de la justice par l’exécutif, les autorités ont préféré offrir à l'opinion publique ce spectacle du député Biram menotté et encerclé par ses geôliers au mépris des sentiments des gens et de tous les codes et usages humains.
En conséquence, nous, présidents des groupes parlementaires soussignés condamnons avec la plus grande fermeté cet acte inacceptable et réitérons notre appel à nos collègues députés pour sauver l'image de notre chambre qui confère leur légitimité à toutes les autres institutions et qu'ils soient animés en cela d'une vision holistique de la justice qui intègre la sécurité sociale et politique mais aussi toutes les précautions dans l'appréciation et dans l'action pour faire face aux défis qui pointent sur la collectivité nationale dans son ensemble afin de contribuer à l'apaisement et à la décrispation et d'éviter les dérapages dangereux pour le pays.
Les signataires :
Le groupe parlementaire de Tawassoul
Le groupe parlementaire UFP-RFD
Le groupe parlementaire ADIL-SAWAB
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».