Depuis quelques jours, la récurrente question sur la santé du président Mohamed Ould Abdel Aziz est l’objet de tous les ragots. Pas un salon où on n'en parle pas. Partout, dans les marchés et dans les taxis, c’est toujours le sujet de prédilection dans lequel chacun y va de sa propre logique. Ce qui est sûr, c’est que Mohamed Ould Abdel Aziz est parti il y a dix jours aux Etats Unis. Puis il revient en Mauritanie avant de repartir pour une visite officielle en France où il est resté quasiment seul. La confusion qui règne a été aggravée par un silence incompréhensible du côté des autorités officielles laissant libre cours à toutes sortes de rumeurs. Selon les derniers rapports de radio Kankan, Ould Abdel Aziz aurait demandé à ses médecins de l’autoriser à aller participer à la prière de l’Adha et revenir. Ce que, toujours selon les sources de la rue, les médecins lui auraient déconseillé, expliquant qu’il lui faut un repos d’une à deux semaines au moins. Cette fois l’opposition n’a pas joué le jeu. Aucun communiqué ni aucune communication sur le voyage du président. Pourtant le droit à l’information est un droit constitutionnel. La tradition voudrait qu’une personnalité publique de l’envergure d’un président ait le courage et la responsabilité d'édifier son peuple sur son état de santé. Tous les présidents du monde le font. Les présidents tombent malades et peuvent mourir. Ce n’est pas être un oiseau de mauvaise augure en demandant à savoir comment se porte le président. Tout comme il ne sert à rien d’entretenir la confusion et de laisser libre cours aux exagérations langagières souvent infondées au risque de jeter en pâture la vie privée des personnes. La question la plus éloquente reste pourquoi Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas assisté au rituel de la prière d’Al Adha ?
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».