Plus que quelques jours avant la rentrée scolaire 2014/2015 prévue le 13 octobre prochain. En principe rien de spécial pour cette nouvelle rentrée. Le rituel sera probablement le même. Une tournée du ministre de l’éducation avec certains de ses principaux collaborateurs dans certains établissements du fondamental et du secondaire de Nouakchott suivie de déclarations de satisfaction selon lesquelles tout s’est très bien passé. Toutes les conditions ont été prises pour que cela se passe ainsi sur instruction de la direction éclairée. S’en suivent ensuite quelques témoignages d’élèves, d’enseignants et de parents d’élèves déjà briefés qui assurent que tout a été mis en œuvre pour que tout se passe très bien. A la fin de cette mise en scène, les centaines de milliers d’élèves des deux ordres (enseignement et secondaire) retournent dans leurs classes sur l’ensemble du territoire national. Pédagogiquement les conditions n’ont pas évolué. Les mêmes problèmes structurels (baisse continue des niveaux, conditions déplorables des encadreurs, manque des staffs d’enseignement, vétusté des locaux, inadaptation des méthodes d’enseignement, non maîtrise des langues d’enseignement par certains enseignants, mauvaise gestion du personnel, mauvaise gestion des carrières et des promotions, corruption, népotisme, pléthore…) sont toujours intacts. Finalement, les Etats Généraux de l’Education et de la Formation de 2012 qui ont couté un pactole à l’Etat n’auraient servi à rien. Les volumineux rapports et les prétentieuses recommandations issus de ces rencontres reposent tranquillement quelque part dans des tiroirs oubliés d’un bureau du tentaculaire département. Et comme si l’éducation n’avait pas suffisamment de problèmes, le gouvernement en rajoute avec des mesures improvisées comme le rappel impromptu de tous les enseignants détachés dans les autres ministères. Une décision très bonne en soi puisque le cas échéant elle aurait permis de résorber considérablement le déficit en enseignants (professeurs et instituteurs) valablement formés dont souffre le système. Mais qui dans la réalité ne permettra juste que de semer la confusion à travers des parachutages à tout va d’anciens fonctionnaires de l’éducation dont certains n’ont jamais « tapé un fer » depuis leur sortie des écoles normales d’enseignement (ENS ou ENI).
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».