C’est l’ambition affichée par les responsables du parti au pouvoir opposé, au 2e tour au parti islamiste, fortement implanté à Arafat, l’un des grands bourgs de Nouakchott.
Devant l’école Bakar, située à Mesjid Ennour et qui abrite 5 bureaux de votes, la bataille fait rage. Les partisans de Tewassoul et ceux de l’UPR, soutenus par les cadres et autres responsables du quartier ou venus d’ailleurs sont mobilisés. Pour le parti au pouvoir, le moment est venu de « dégager » l’équipe de Tewassoul qui dirige, depuis plus d’une décennie la commune d'Arafat. Jusqu’ici, les arafatois ont toujours préféré le parti Islamiste. L’actuel maire El Hacen Mohamed rempile pour la 3e fois.
Les échanges peuvent voler très bas entre des citoyens et autres responsables qui méconnaissent les enjeux de ces élections. Un cadre sulfureux d’un ministère ira jusqu’à qualifier les islamistes de « terroristes ». La réplique ne s’est pas fait attendre la part des membres de la coalition de l’opposition démocratique pour qui les structures décentralisés de l’état n’ont jamais servi à quoi que ce soit aux populations de Mesjid Ennour, empêtrées dans la pauvreté, sans écoles, sans éclairage public, et surtout avec une recrudescence d’agressions et de vols armés. Chaque nuit que Dieu fait, des bandes agressent les citoyens dans leurs maisons, au nez et à la barbe des forces de sécurité qui ne patrouillent que pour arrêter des larcins, à la tombée de la nuit, rétorque un jeune cadre remonté.
Répondant à la réplique d’un militant de l’’UPR qui se demandait ce que l’équipe de Tewassoul a fait pour Mesjid Ennour, son rival de Tewassoul lui demande s’il connaît la composition du conseil municipal, des instances de base de son parti et si Mesjid Ennour y est représenté. Il lui a enfin rafraichi la mémoire en lui apprenant que les mairies n’ont ni moyens, ni même prérogatives pour satisfaire aux attentes élémentaires de leurs administrés.
L’affrontement se poursuit devant les locaux de l’école sur la sensibilisation. Là, les uns et les autres interceptent les citoyens venus voter pour leur donner les spécimens et/ou le logo de leur parti, ceci sous les yeux des forces de l’ordre qui manquent de rigueur et de vigilance devant les faits et gestes des uns et des autres, surtout, ceux de l’UPR. Chaque camp a installé, à cette occasion des piquets pour cette sensibilisation mais aussi pour le thé.