A quelques heures de la célébration de la grande fête musulmane de Tabaski, prévue dimanche, le prix du mouton a pris l’ascenseur.
Il tourne autour de 40.000 ouguiyas dans les différents foirails de Nouakchott.
Ce montant supérieur au SMIG, qui est de 30.000 ouguiyas, est jugé « trop cher » par la majorité des mauritaniens aux revenus généralement modestes.
Cependant, la cherté des animaux de sacrifice pour la Tabaski 2014 n’est que la confirmation d’une tendance lourde qui s’est installée depuis quelques années, selon un observateur de l’évolution du marché.
Pour l’explication de celle-ci, Mohamed relève que "de nombreux détenteurs de troupeaux aujourd’hui sont des fonctionnaires et non des éleveurs traditionnels, obligés de vendre leurs animaux pour se procurer les autres commodités nécessaires à l’accomplissement d’une bonne fête de Tabaski."
Du coup, les grandes occasions donnent lieu à la spéculation et à la surenchère. Les consommateurs se retrouvent devant un terrible dilemme : casquer fort, ou faire l’impasse sur le rituel du sacrifice d’Abraham..
La deuxième alternative étant difficilement concevable, ils finissent par se plier à « loi » de ces éleveurs d’un genre nouveau.
Toutefois, ce spécialiste juge quelque part « positif» pour l’économie nationale le fait qu’un produit du cru soit vendu à un prix intéressant.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».