La campagne annuelle de plantation d’arbres, pour protéger Nouakchott contre l’avancée des cordons dunaires, la désertification et la remontée de l’océan, a été lancée, le samedi 20 septembre 2014, sur le bloc 8, par le Premier ministre, en présence des responsables du département de l’Environnement et du Développement durable, maître d’œuvre, et de quelques autres membres du gouvernement. Mais, contrairement à l’année dernière où les plants reboisés avaient été largement arrosés par de fortes pluies, le ciel n’est pas du tout clément et les pluies pas au rendez-vous. L’arrosage suivi et régulier des plants est impératif.
Cette opération, partie prenante de la protection de Nouakchott contre les menaces consécutives aux changements climatiques, va permettre de planter, cette année, quelque huit mille plants, en vue de resserrer la « ceinture de protection de la capitale qui doit faire face à, non seulement, la désertification et à ses corollaires, mais aussi et surtout aux inondations favorisées par les remontées salines de l’océan Atlantique. Œuvre de titan, pour ne pas dire éternel recommencement. Les changements climatiques étant devenus, malgré les énormes budgets engloutis, presque indomptables. Pour faire face à ces défis majeurs, les pouvoirs publics ont mis en place un Programme Spécial de lutte pour la Protection de la Ville de Nouakchott (PSPVN). L’objectif est de doter la ville d’une « ceinture verte » qui fera jonction avec la grande muraille verte des onze pays du Sahel.
Avec l’approche participative désormais instituée, les départements ministériels et les établissements publics sont impliqués, chacun doit jouer pleinement sa partition, en déplaçant, à tour de rôle, leurs personnels, sur les sites à reboiser, sous l’œil des techniciens du programme et de la Direction de la Protection de la Nature (DPN). En dépit des nombreuses difficultés, le PSPVN a quelques réalisations appréciables à son actif : 80 kml de clôture en grillage, pour 2 000 ha répartis en 14 blocs ; clayonnage de 2 000 ha, production de 3 105 480 plants dans les pépinières de Nouakchott, 1 280 ha de plantations regarnis, sur les 2 000 ha prévus, soit un taux de réussite de 64 %.
Encore des engagements, demande l’ONU
La campagne de reboisement du PSPVN de 2014 coïncidait avec la tenue, le mardi 23 septembre, d’un sommet, à New-York, sur le réchauffement climatique auquel prit, d’ailleurs, part le ministre mauritanien de l’Environnement et du développement durable, Amédi Camara. Pour le secrétaire général de l’ONU, « il est urgent d’agir : plus nous attendons, plus nous le paierons en vies humaines et en argent ». Concrètement, il faut contenir le réchauffement climatique à deux degrés Celsius. La rencontre au sommet des gouvernements, municipalités, entreprises, compagnies pétrolières, financiers et ONG, à l’ONU, prépare celle de Paris de 2015 et devrait permettre de « mesurer la volonté des uns et des autres d’agir sur le climat », espère Christian Figuères, responsable onusien du climat. Certes, la Mauritanie produit un faible taux de gaz à effets de serre mais elle subit les contrecoups de la désertification. Le ministre mauritanien mettra à profit cette rencontre pour, d’abord, réaffirmer la position de son pays, sur l’urgence de prendre des engagements forts, afin de faire correctement face au réchauffement climatique qui affecte cruellement ce pays saharo-sahélien ; décliner, ensuite, les efforts déployés en ce sens, par son gouvernement, avec l’appui de la Communauté internationale, et plaidoyer, enfin, pour les différents programmes mauritaniens visant à limiter les conséquences du réchauffement climatique.