Le ministère de l’Education nationale a affiché, dimanche 21 septembre au soir, la liste des enseignants affectés et promus, en prélude à la nouvelle rentrée des classes 2014-2015. Certains professeurs se retrouvent surveillants généraux ; d’autres, directeurs des études. Ces différentes promotions sont à saluer mais elles ne tiennent compte ni du grade ni de l’ancienneté dans la Fonction publique. Par conséquent, elles ont fait plus de lésés que d’heureux car la plupart des promus ont vu leur droit piétiné puis foulé aux pieds.
En clair, on trouve, dans nos établissements secondaires, deux catégories de professeurs : des enseignants du 1er cycle ou professeurs de collège recrutés sur DEUG (diplôme d’études universitaires générales) et des professeurs de second cycle, recrutés après maîtrise, appelés aussi professeurs bi-adm/certifiés/licenciés. En considération du nombre de promus, nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper, qu’il y a eu plus de professeurs de collège que de professeurs de second cycle promus directeurs d’études (DE). On a même vu – au Guidimakha, par exemple – des professeurs appartenant à la première catégorie qui passent directement DE et des professeurs issus de la deuxième catégorie promus surveillants généraux. Quel paradoxe ! N’est-ce pas déplorable ? Comment quelqu’un peut-il se retrouver, du jour au lendemain, supérieur hiérarchique d’un autre plus gradé que lui ? Pourquoi cette prééminence subite alors que son grade ne lui en confère pas le privilège ? A quoi servent les diplômes supérieurs, s’ils ne nous procurent plus les avantages escomptés ? Comment remettre l’éducation sur les rails, en traitant les enseignants sur des critères non pondérés et injustes ? Autant de questions légitimes et signifiantes du manque de professionnalisme qui sous-tend ces récentes promotions. Du favoritisme, carrément, source de frustration, malaise professionnel et social et incontestable contribution au délabrement de notre système éducatif qui a du mal à reprendre son envol et ses lettres de noblesse.
De fait, le statut de surveillant général, jadis réservé aux instituteurs reclassés au secondaire, n’est pas une promotion pour un professeur de second cycle. Il n’a rien de gratifiant ni d’honorifique. Ce statut le rabaisse, au contraire. Du coup, il devrait en être exempté et se voir directement promu DE. Voilà qui rétablirait l’ordre normal des choses. En attendant un tel nécessaire réajustement, l’ouverture des classes n’en est pas moins imminente. La grogne de bon nombre des professionnels de l’enseignement du secondaire y sera donc au rendez-vous, sur fond d’incertitudes : l’année scolaire 2014-2015 qui pointe à l’horizon semble bien mal partie…
Alassane Mamadou Sy
Stagiaire