Rassurez-vous cher Monsieur, il n’y a pas de marchandages indignes et encore moins de dessous inavouables à l’alliance conclue entre le parti Sawab et M. Birame Dah Abeid. Cet accord est officiel et publié dans son intégralité par toute la Presse.
Quant à la rengaine de la participation des leaders baathistes aux évènements de 1989-92, l’air est connu. Et il est entonné mal à propos comme toujours. Il ne donne plus la chair de poule à personne. C’est une pure invention de l’imagination de certaines gens, qui ont de tout temps préféré ignorer les faits, qui demeureront, malgré cela, têtus.
Il n’y a pas, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais d’excuses à présenter pour cette pure fantaisie de l’esprit.
Vous vous interrogez, en outre, sur la volonté et la capacité de M. Birame Dah Abeid à émanciper les Haratines, qui sont une composante essentielle de notre peuple. Ce qui est fort étonnant ! En effet, l’opinion publique mauritanienne et vous-même en premier savez que M. Birame Dah Abeid a porté la cause Haratine au sommet des préoccupations de tous les mauritaniens. Et il s’agit là d’un travail de titan en un laps de temps très court, comparé aux résultats dérisoires obtenus par d’autres sur des dizaines d’années. Et puis dites-nous ce que vous avez, vous autres, fait vous pour cette cause.
En cinquante ans d’existence, le Baath de Mauritanie a toujours cherché à aider à solutionner les problèmes de la société : la question culturelle, la guerre de Sahara et le problème Haratine. Il y a, certes, d’autres problèmes dans notre pays et notamment ceux récurrents liés au respect desdroits et à la promotion de la communauté négro-africaine, lesquels ne peuvent être discutés qu’avec des hommes honnêtes et crédibles. Les Baathistes, pour leur part, n’ont jamais éludé la nécessité de trouver des solutions justes, équitables et pérennes à la question nationale, chaque fois qu’ils ont eu en face d’eux les hommes qu’il faut. A cet égard, il importe de rappeler la période 1980-82, au cours de laquelleles Baathistes étaient très liés à Messieurs M’Bodj Samba Bédou et Ball Fadhel. Ce fut le long embastillement des Baathistes, qui mit fin à cette fructueuse collaboration. La rencontre, quasi-miraculeuse, en prison en 1987, entre les Baathistes et le remarquable Feu Ly Djibril (Allah Yarhamou), premier président des FLAM, s’est terminée malgré eux trop tôt, lorsque ce grand leader a été pratiquement arraché de leurs mains pour être jeté dans le triste bagne de Oualata.
Il est inutile de déterrer davantage de faits, dont personne ne semble demandeur. Ils reposent dans le secret d’âmes ardentes et vigilantes. Et il est préférable qu’ils continuent ainsi !
Nouakchott, le 04 juin 2018
Devali O. CHEINE