Une unité de la gendarmerie nationale a découvert, il y a de cela quelques jours, un nouveau charnier du côté de Benamira, dans le nord du pays. La macabre découverte, constituée de quinze ossements humains dont neuf avaient les mains liées dans le dos, aurait eu lieu le 25 mars dernier comme un pied de nez du destin, un cinglant démenti au mensonge éhonté du régime raciste et esclavagiste de Mohamed Ould Abdel Aziz qui dit avoir soldé la question du passif humanitaire en décrétant justement cette journée comme celle de la réconciliation nationale. Ces ossements sont vraisemblablement les restes de quelques-uns des centaines de militaires négro-africains massacrés dans les camps-mouroirs de Ould Taya pendant le génocide contre la communauté noire des années de braise (1986 – 1992).
Ainsi donc après Inal, Azlatt, Teydoumale, Jreida, Sorymalé, Wothie et autres, un nouveau nom, celui de Benamira, vient s’ajouter à la longue et macabre liste de ces localités symboles de l’horreur et de la bêtise humaine dans notre pays. La terre martyrisée de Mauritanie n’a d’ailleurs sans doute pas fini de révéler ses secrets tant les tueries et exécutions extra-judiciaires ont essaimé le pays.
Touche pas à ma nationalité :
- condamne avec la plus grande énergie la conspiration du silence, entretenue par le gouvernement mais également par la plupart des partis d’opposition dits pourtant progressistes, autour de cette macabre découverte qui vient nous rappeler un passé pas si lointain mais qui surtout continue de nous hanter à travers d’autres formes plus sournoises d’exclusion et de négation de la communauté noire de Mauritanie comme le génocide biométrique.
- rappelle au régime de Mohamed Ould Abel Aziz que la réconciliation ne se décrète pas et exige, encore une fois, l’abrogation de la scélérate loi d’amnistie de 1993 qui protège les génocidaires
- exige du régime de mettre la lumière définitivement sur ces pages les plus sombres de notre jeune histoire et de faire œuvre de justice, de réparation et de mémoire pour qu’enfin les Mauritaniens puissent s’adonner au défi du combat contre le sous-développement.
Nouakchott, le 07 avril 2018
Pour le Bureau Exécutif,
Le Président,
Alassane DIA